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Roméo, séparé de sa Juliette à cause de la perte de son titre de séjour pour soin
3 juin 2011 (lemegalodon.net)
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Isabelle Mercier : Je vais vous raconter une histoire, pas pour vous endormir parce que, si vous vous endormez, vous allez vite faire des cauchemars. On va dire que c’est l’histoire de Roméo et Juliette. Roméo et Juliette sont ensembles. Ils vivent ensemble, ça va bien. Roméo est malade, mais il a un traitement. Il est en France. Il touche une allocation, il a son appartement et ils ont des enfants tous les deux, ils sont très contents. Et puis, Roméo part en vacances, comme plein de monde. Il part en vacance en Afrique voir sa famille et là, il perd ses papiers. Donc il perd son portefeuille avec dedans son passeport et sa carte de séjour. Donc il va voir l’ambassade qui lui dit, non pour discuter, pour prendre l’avion il faut un passeport. Donc il faut d’abord aller au ministère, ça prend trois semaines. Il faut refaire son passeport, retourner à l’ambassade. On lui dit bah attendez, pour discuter il faut un rendez-vous. Donc c’est 40 000 francs CFA qu’on dépose à la banque pour avoir rendez-vous. Et du coup, il a un rendez-vous trois mois plus tard, en octobre. Alors que son titre de séjour s’arrêtait au mois d’août. Et donc, voilà, octobre 2008, Roméo ne peut plus rentrer chez lui, retrouver sa Juliette et ses enfants. Et depuis 2008, il n’a plus le droit de rentrer tout simplement parce qu’il avait un titre de séjour pour soins et on estime que, ça se passe en Côté d’Ivoire, dans l’État actuel de la Côté d’Ivoire, mais bon, c’était déjà en 2008, ça continue toujours en 2011, on estime qu’il peut rester se soigner en Côte d’Ivoire. Alors moi je suis profondément choquée, j’ai envoyé des mails, des coups de téléphone... Comment on peut décider qu’une famille avec deux enfants se retrouve du jour au lendemain séparée ? Ils ne sont pas mariés, mais certes ils vivent quand même en concubinage, il y a des enfants. Des enfants qui sont assez traumatisés de voir leur père qui part en vacances et qui deux ans après n’est toujours pas rentré. La maman qui elle, est super désespérée, qui a très vite les larmes aux yeux, parce qu’elle voit son mari, son concubin qui est dans un état de santé de plus en plus précaire. Parce que, évidemment très rapidement, il a commencé à avoir une paralysie du bras, il a commencé avoir de grosses difficultés qu’il n’avait pas en France. Et puis là, on a un service de préfecture, enfin de consulat, puisque la préfecture avait quand même donné son accord pour un renouvellement de carte. On a un consulat qui a décidé que non, monsieur n’aurait pas la possibilité de rentrer retrouver sa femme et ses enfants. Ça, c’est le cauchemar que vit Roméo qui n’arrive toujours pas à retrouver sa Juliette.
Sandra : Vous Isabelle Mercier vous êtes l’assistante sociale de ces personnes. Je vais demander à Romain Farina-Cussac qui est juriste, quelles sont les voies de recours pour ce couple ?
Romain Farina-Cussac : Là, il n’y a pas de, malheureusement, c’est une histoire dramatique. Je suis assez estomaqué en fait. C’est vrai que vous la racontez du coup c’est encore plus poignant. Juridiquement, il n’y a rien à faire. D’autant si la préfecture, enfin on serait en France, si la préfecture refuse un renouvellement, il y a la possibilité d’aller devant les juridictions. Là, on est sur une acceptation de la préfecture, mais on est sur un blocage de souveraineté, c’est-à-dire du consulat. Or un consulat, là il n’y a rien à faire. A moins d’utiliser vos armes de séduction en tant qu’assistante sociale et puis d’expérience professionnelle et de renom, peut peut-être faire bouger les choses. Là, c’est un dossier plutôt je dirais politique, faire marcher quelque chose. Éventuellement pourquoi pas, un député ou un sénateur. Plutôt les sénateurs parce que les députés sont un peu sous le feu de la rampe, les sénateurs souvent ils bossent un peu plus justement pour ce genre de causes. Ça peut marcher. C’est vraiment un dossier politique. Juridiquement, rien à faire. Malheureusement. Le droit ne règle pas tout.
Ali : Malheureusement, ce que vous racontez, Roméo et Juliette, il y a un certain nombre de couples, qui vivent ce genre de situation. Hélas c’est qu’une partie de l’iceberg. Mais malheureusement, il y a des cas dramatiques comme ça, par rapport au Maghreb ou à l’Afrique Subsaharienne, voire ailleurs dans le monde et c’est lamentable.
Isabelle Mercier : Mais là, on avait surtout Roméo qui avait son appartement à son nom, locataire en titre qui avait ses ressources, qui vivait, qui payait ses impôts, qui avait sa femme et ses enfants. On avait quelqu’un qui était installé en région parisienne, qui vivait tout à fait correctement et qui pouvait enfin prendre sa santé en main et qui, par décision effectivement souveraine, n’a plus le droit de retrouver ses enfants. Dans le délire amour, famille, patrie, là qu’est-ce que ça veut dire que de séparer une famille, que les enfants n’aient plus le droit de voir leur père. C’est invraisemblable et on n’arrive à rien.
Ousmane : Moi je suis en train d’écouter tout ça et vous êtes en train de dire justement qu’est-ce qu’il faut faire ? Comment est-ce que, ceux de la France, je dirai les hommes d’administration peuvent faire ? Mais que font ceux alors de la Côte d’Ivoire ? Que font justement ces hommes politiques en Côte d’Ivoire pour faire changer les choses ? Pour vraiment faire changer l’état des choses ? Quand un homme est dans une position comme ça, qu’il vit en Côte d’Ivoire, je ne pense pas non plus qu’il faut obligatoirement un homme politique en Côte d’Ivoire pour intervenir. Il y a bien sûr des hommes politiques en Côte d’Ivoire qui peuvent aussi prendre le relais et faire valoir ces choses-là, faire valoir ces droits-là. Malheureusement ces hommes politiques justement, quand on parlait de, quand dans ton pays, il y a les traitements, il n’y a plus besoin qu’on te donne une carte de séjour, malheureusement, ces hommes politiques viennent pour avoir des subventions et disent tout va bien, on a tous les traitements donc ça va. Ce dont on a besoin c’est que vous continuez à nous donner des subventions pour qu’on puisse justement soigner ces gens-là. Sauf que c’est faux. Ce n’est pas vrai. Pas vrai du tout. Moi j’ai justement posé une fois, j’ai fait une interview en Afrique où j’ai posé la question, est-ce qu’il existait par exemple, ce qu’on appelle le traitement d’urgence. Ça n’existe pas. Le traitement d’urgence, pour la population générale, ça n’existe pas. Le traitement d’urgence existe juste pour les infirmiers et les médecins en cas d’accident. Pourquoi ?! Qu’est-ce qu’ils font exactement pour dire, voilà, c’est réel, les infrastructures chez nous, ne nous permettent pas d’aider ces gens-là. Mais si de l’autre côté, ils sont ici, qu’ils peuvent rester se faire soigner OK. Ou bien on arrête toutes les subventions, que justement, les hommes politiques puissent prendre conscience et qu’ils se bougent, vraiment pour faire soigner, le peuple africain. C’est tout !
Romain Farina-Cussac : Je dirais dans ce genre de situation en plus, même l’État français est perdant puisqu’une personne était insérée dans la vie professionnelle en France, avait un titre de séjour, était étranger en situation régulière. Or là, ce qu’il risque de se passer, c’est que, l’amour est souvent plus fort que tout, heureusement, c’est que, cette personne, ce Roméo, va pouvoir peut-être par des moyens, peut-être illégaux revenir en France et devenir un étranger en situation irrégulière et donc pour l’État, c’est toujours aussi un problème d’avoir des personnes en situation irrégulière qui vont du coup, puiser dans les droits de l’AME, l’Aide Médicale d’Etat, même pour l’État français, c’est un retour de boomerang en fait. Donc l’état français devrait faire en sorte que cette personne puisse revenir. Sur la Côte d’Ivoire, c’est un autre problème. Je pense que c’est aussi de la responsabilité de l’État français notamment d’aider ces pays à se sécuriser et à avoir aussi l’accès.
Ali : Il y a des personnes en situation irrégulière qui travaillent en France depuis 10 - 15 ans qui payent leurs impôts tout ça et tout, mais qui n’ont aucun droit en fait. Ils ont le droit que de banquer. Ça aussi c’est lamentable. Et justement, il y a des gens qui viennent nous voir, la pathologie plus le travail, plus les conditions de travail et la vie familiale.
Zina : Par rapport à la loi du regroupement familial, on ne peut pas faire fonctionner ça pour faire revenir ce monsieur ?
Isabelle Mercier : Non parce que Juliette n’est pas française.
Sandra : Isabelle Mercier, cela fait combien de temps que cette famille est séparée ?
Isabelle Mercier : Depuis 2008.
Sandra : Juliette voulait venir à cette émission, mais elle n’a pas pu.
Isabelle Mercier : Elle travaille ce soir.
Sandra : Voilà, elle travaille ce soir.
Isabelle Mercier : D’ailleurs, on la salue.
Sandra : On aurait pu faire l’interview par téléphone, mais bon, ça ne s’est pas fait parce que problème de communication. Mais on espère l’entendre un jour à l’émission. Est-ce que vous pouvez me dire alors comme est-ce qu’elle vit cette situation, le fait d’être séparé, et est-ce que les enfants comprennent quelque chose à la situation qui arrive à leur papa ?
Isabelle Mercier : Alors, elle, elle vit la situation super mal. Dès qu’on parle un peu avec elle, on sent qu’il y a les larmes qui montent. Les enfants, ça ne va pas du tout puisque les enfants pensent que leur père les ont abandonnés. Et puis, regroupement familial, j’ai dit une bêtise, qu’elle soit française ou pas, on a le droit de faire le regroupement familial. Mais le problème en fait, c’est la souveraineté d’une décision. C’est-à-dire que, la demande de regroupement familial, à partir du moment où on a quelqu’un en face qui dit non. On est dans la même situation. C’est-à-dire que l’ambassade refuse de nous donner le visa, parce que je ne sais pas, l’ambassadeur a mal dormi, faut qu’il change son matelas ou quoi, c’est une espèce de décision comme ça qui est hors la loi, mais hors de la logique que devrait être la loi, c’est-à-dire de la légalité des individus, de la défense des individus. En quoi une personne parce qu’elle a une autorité doit décider qu’un couple est séparé et que des enfants ne voient plus leurs pères ? D’où est-ce qu’on tire cette souveraineté même ? C’est ça moi qui me choque.
Sandra : Ousmane tu me fais signe qu’on a un appel ? Allo, bonjour.
Juliette : Oui bonjour. J’appelle en fait, parce que c’est moi qui devais assister à l’émission.
Sandra : Juliette, bonjour et bienvenue à l’émission.
Juliette : Merci. Je suis un peu étonnée de la réponse, je sais que le juriste qui parle, dit qu’on ne peut rien faire ça c’est sûr. Mais vous imaginez un seul instant que j’arrête de travailler parce que je suis peut-être malade et que je sois obligée d’être à la charge de l’Etat avec mes enfants ?
Romain Farina-Cussac : Excusez-moi, j’ai juste dit qu’on ne peut rien faire juridiquement. Le droit ne règle pas tout et je pense qu’il y a d’autres moyens que le moyen juridique. Mais votre assistante sociale fait tout je crois depuis pas mal de temps.
Juliette : Non, mais, elle a fait tout ce qu’elle pouvait. J’ai écrit par rapport à la demande du médecin à la femme du président de la République. J’ai écrit à plusieurs instances politiques et à chaque fois, on m’a répondue négativement. Donc là, je ne vois pas quelles solutions politiques. Il faut connaître un sénateur. Je n’en connais pas un. Je ne vois pas ce que je vais faire. Je vais finir par craquer et aller m’asseoir à la maison et attendre l’aide de l’État.
Romain Farina-Cussac : Je comprends bien. Là encore une fois, on est sur des questions politiques.
Juliette : Vu maintenant ce qu’il se passe en Côte d’Ivoire, avant vraiment qu’il y ait eu l’assaut final qui se passe maintenant, il n’avait plus de médicament, il ne pouvait plus sortir, il était en rupture de stock. Vous imaginez il lui arrive quelque chose ? Qu’est-ce que je fais de mes enfants ? Je m’installe et puis je dis bon bah voilà tout va bien. Je m’adresse à qui ? Imaginer qu’il ne meurt même pas de sa maladie, mais d’une balle perdue ? Qu’est-ce que j’explique aux enfants ? Il n’est pas français. Après les enfants, ils deviendront certainement français adorent la France ?
Romain Farina-Cussac : Je pense que l’Etat français, c’est un retour de boomerang dans sa figure et qu’il le paye de toute façon tôt ou tard ce genre de choses, puisqu’effectivement on ne peut pas demander à ce qu’après les personnes qui sont en France avec des titres de séjours réguliers aient une bonne vision de cet Etat, qu’on nous fait miroiter, être magnifique, etc. Non. C’est sûr. Et ça peut entraîner de la délinquance, et ça peut entraîner, donc l’État de toute façon finit par le payer. Mais ça malheureusement, le faire comprendre aux instances politiques, ce n’est pas gagné, et vous avez vu que vous essayer de le faire, et ce n’est pas demain qu’ils arriveront à comprendre malheureusement.
Juliette : Ça, c’est sûr.
Sandra : Est-ce que, autour de la table, quelqu’un voudrait parler à Juliette, un message pour elle ou une question à lui poser peut-être ?
Ali : Qu’elle garde courage. En plus, c’est un pays en guerre, la France ces jours-ci, elle est en train de bombarder le pays. Mais espérons que son mari, le père de ses enfants il s’en sortira bien et puis qu’il tiendra le coup jusqu’à ce qu’il puisse rentrer d’une manière ou d’une autre ici même. Voilà, s’il y avait une mobilisation, si au moins une personne ou des personnes puissent lui venir en aide.
Juliette : J’espère seulement qu’il ne va pas prendre une balle perdue de l’armée française.
Isabelle Mercier : Je suis désespérée par cette situation. Effectivement, l’État n’est plus le pays des droits de l’homme et de la femme parce que je trouve honteux qu’une décision comme ça de briser une famille. Après je ne sais pas, effectivement, peut-être qu’on pourrait faire un appel de dons pour qu’il y ait des gens qui aident à financer un voyage qui serait dangereux et éprouvant, parce que, même aujourd’hui s’il y avait un visa, pour payer les transports et tout ça, c’est quand même une famille qui vit avec moins de ressources, donc ça reste difficile. Moi je demande à tous les gens qui ont des idées d’appeler la radio et de donner des idées parce que, franchement j’ai écrit 15 milliards de mails. Autant on avait fini par avoir l’accord de la préfecture, autant à l’ambassade ils ne répondent pas.
Juliette : En plus, ils ne répondent pas donc il n’y a aucun recours à faire. S’ils avaient dit non, on aurait demandé pourquoi.
Tina : C’est donc l’ambassade française en Côte d’Ivoire ?
Juliette : Oui.
Tina : Et est-ce qu’on peut avoir une explication ou pas du tout ? Quelle peut être vraiment la raison de cette situation ?
Isabelle Mercier : La réponse ? Ce qu’ils disent, c’est que le médecin de l’ambassade a dit qu’il y a des traitements qui étaient accessibles au pays. Mais au-delà de ça, il y a quand même une famille avec des enfants.
Juliette : Les traitements ne sont pas gratuits. Il faut quand même payer une somme pour l’année.
Isabelle Mercier : Il faut payer les traitements, les traitements ne sont pas toujours disponibles tout le temps. Et cerise sur le gâteau, il y a quand même une femme et des enfants. Pourquoi ? D’où est-ce qu’on décide de séparer une famille ?
Juliette : On peut se retrouver dans la rue. Le logement est à son nom et on n’est pas marié. Ce qui veut dire que, si le bailleur découvre qu’on squatte, parce qu’on squatte, il nous fout dehors.
Sadek : Mais est-ce que ce n’est pas suite justement à la politique qui est menée actuellement par rapport à l’immigration ? Justement, une personne est partie là-bas, elle a oublié ses papiers, ça les arrange qu’il reste là-bas.
Juliette : Mais justement, c’est ça ! On essaye de noyer le poisson.
Romain Farina-Cussac : Malheureusement, je pense que c’est encore plus bête que ça. Je pense que ce n’est pas une personne qu’ils veulent qui reste là-bas par rapport à toutes les autres personnes. Je pense que, c’est vraiment, on est là sur de la bêtise, soit sur des gens qui ne sont pas assez informés, soit qui ne veulent pas être informés, surtout en ce moment, ce n’est pas avec ce qu’il se passe en Côte d’Ivoire que les problèmes vont être réglés aujourd’hui en tout cas. On peut avoir de l’espoir de peut-être ce qu’il va sortir de là-bas, une fois que le calme sera revenu. Mais c’est vraiment de la bêtise, je pense. On n’est pas sur un discours politique, à faire en sorte que 50 000 personnes restent dans un pays et qui ne viennent pas en France. On est sur une personne, et c’est vraiment une goutte d’eau pour l’Etat français. Ce n’est pas une personne seule. C’est-à-dire que là, on est sur des autorités consulaires, qui ont d’énormes pouvoirs, on serait en France, effectivement, il y aurait en tout cas l’espoir d’aller devant des juridictions, ce qui peut être un espoir un moment. Mais là, il n’y a rien à faire à part effectivement un ambassadeur ou la première dame de France, mais bon, elle fait de beaux discours, mais sur le terrain, c’est vrai que c’est un peu plus compliqué.
Ali : Mais ça, que la politique qui s’est droitisée dernièrement c’est clair, en ce qui concerne les étrangers, par exemple, un de moins, c’est toujours un de moins. Il y a des charters qui partent fréquemment et en plus dans leur cupidité, ils se disent que ce sera une personne de plus en moins en France, qui va comment, dirais-je, à qui on va devoir payer un traitement, etc.
Romain Farina-Cussac : Sauf qu’économiquement, le fait que Roméo, il puisse revenir en France, ce serait économiquement plus intéressant pour l’Etat français.
Juliette : Bah oui, ça c’est sûr.
Ali : Mais ils renient un principe fondamental puisque soi-disant, les lois françaises, une personne malade, ils l’autorisent à rester sur le territoire et à lui prodiguer des soins. Donc là, ils ne le font pas et en plus ils gâchent une famille.
Isabelle Mercier : Je me posais la question, si l’ambassadeur, il est sous la responsabilité du ministère des Affaires étrangères, alors peut-être, est-ce que nous on pourrait essayer de saisir, alors je demande au juriste, ce qu’il en pense, le ministère des Affaires étrangères en disant, là, il y a un dysfonctionnement, on demande le rétablissement de cette famille. Pas plus sur le titre de séjour, plus sur la raison de santé, mais aussi déjà sur la raison humanitaire. Est-ce qu’on peut saisir autre chose que l’ambassadeur qui est dans sa tour ?
Romain Farina-Cussac : Oui, éventuellement, je dirai peut-être, je dis bien peut-être le médiateur de la république. Vous avez pensé à le saisir ?
Isabelle Mercier : Non.
Romain Farina-Cussac : Bon, j’ai lu son dernier rapport, c’est vrai qu’il a pu débloquer parfois des situations une fois qu’on a utilisé tous les moyens pour aller vers l’administration et qu’on n’a pas eu de réponses ou qu’on a eu des réponses défavorables, il peut traiter des dossiers, donc pourquoi pas le médiateur de la république et pourquoi pas effectivement directement le ministère des Affaires étrangères, puisque là, c’est une décision qui ne couterait rien au ministère des Affaires étrangères. On est même, excusez-moi d’employer ce terme qui est très léger, mais c’est vraiment un dysfonctionnement, parce que là, il n’y a aucun problème économique pour l’État français, aucun problème de sécurité à l’ordre public, c’est vraiment un dysfonctionnement, un problème matériel.
Sandra : La communication a coupé. On remercie Juliette d’avoir appelé à l’émission.
Tina : Ce que je vois aussi dans cette discussion, c’est que, j’imagine qu’il y a plein de personnes qui sont dans des situations peut-être semblables, pires ou moins pires ou en tout cas, des personnes avec vraiment des grosses difficultés et qui n’ont pas forcément une assistante sociale qui s’occupe bien d’eux. Donc je vois quand même vraiment l’engagement pour ces différentes situations, l’assistance sociale qui est avec nous aujourd’hui. Encore aujourd’hui, une personne nous a appelés pour expliquer, lors de son accouchement, le traitement, mais vraiment incroyable dans le mauvais sens, de son assistante sociale qui n’a même pas accepté d’aller lui chercher un acte de naissance pour son enfant pour qu’elle puisse faire des démarches administratives. Elle a dû y aller en taxi avec sa cicatrice, elle a dû accoucher par césarienne. Et l’assistante sociale qui n’a pas du tout voulu l’aider. Donc ce n’est pas donné à tout le monde d’avoir une assistante sociale qui s’engage et qui cherche vraiment une solution. Merci de votre engagement pour ces personnes.
Transcription : Sandra Jean-Pierre