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Les larmes de joie d’Emilie suite à l’attribution de son titre de séjour

7 mai 2011 (lemegalodon.net)

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Sandra : Le 1er mars à l’émission n° 491 nous avions parlé d’Émilie. La préfecture lui a du jour au lendemain retiré son titre de séjour, car d’après les personnes de la préfecture, la signature sur le certificat médical n’était pas la même. Tina, tu es restée en contact avec Émilie, comment va-t-elle aujourd’hui ?

Tina : Oui donc, comme tu le dis, la signature du médecin a été comparée à une autre signature du même médecin. On trouvait une certaine différence et comme ça, à la va-vite, on ne lui a pas renouvelé son titre de séjour alors que ça faisait 3 ans qu’elle avait son titre de séjour pour soin. Elle était vraiment dans un état désespéré, elle a trois enfants en bas âge. Le dernier il a 5 mois. Donc voilà, pour les nourrir, elle a vraiment tiré par toutes les cordes. Elle a demandé de l’aide comme elle pouvait, parce que sans papier en France, il n’y a pas grand-chose. En plus, elle ne voyait vraiment pas le bout. Il faut dire que ça s’est passé au mois de décembre et là, récemment, elle a reçu la convocation. Alors, je pense que c’est pour retirer son nouveau titre de séjour. Mais l’assistante sociale est présente, elle va peut-être nous expliquer plus. Mais elle m’a appelée, elle pleurait de joie pour m’annoncer cette nouvelle parce que chaque jour c’était vraiment dur pour elle. C’était la catastrophe au quotidien.

Sandra : Isabelle Mercier, vous nous aviez dit que vous appeliez les services de la préfecture toutes les semaines. Est-ce que vous avez réussi à accélérer le processus ?

Isabelle Mercier : Accélérer, ça a mis quand même plusieurs mois, depuis décembre. Émilie c’était le premier dossier. Donc c’est vrai que chacun découvrait un petit peu ce dysfonctionnement. On va appeler ça comme ça. Ca été plus laborieux que pour d’autres dossiers pour des personnes qui viennent d’avoir des convocations. Je pense que si aujourd’hui Émilie a rendez-vous, elle aura probablement le récépissé qui va lui ouvrir des droits quand même et lui permettre de travailler, d’autant que son employeur l’attend pour travailler dès qu’elle a un papier. Donc elle, elle sera sortie d’affaire. Là où je m’inquiète, c’est pour les autres qui arrivent aussi parce que cette manière de non vérifier les certificats tout en affirmant qu’ils ont été vérifiés, s’est produite pour mal de gens.

Sandra : La préfecture lui a retiré tout de suite son titre de séjour, et pourquoi est-ce que cela a été si long de lui redonner ? Parce qu’ils ont constaté l’erreur, ils ont vu effectivement qu’ils s’étaient trompés. Pour quoi alors, une fois qu’ils ont constaté l’erreur, pourquoi cela a pris des mois pour lui redonner son titre de séjour ?

Isabelle Mercier : Parce que ça, c’est les joies de l’administration française. En même temps, c’est ça qui nous protège aussi. C’est-à-dire qu’il faut un certain nombre de vérifications. On a appelé en disant, attention Émilie est bien suivie, elle est bien réellement malade. Donc du coup, d’un côté on a bloqué les démarches auprès du procureur de la justice. Ensuite, il y avait un arrêté de reconduite à la frontière qui avait été fait. Donc il a fallu le stopper. Reprendre une décision de préfet. Le préfet il a plein de gens dont il doit traiter les dossiers. Donc ce dossier repart dans le circuit et remonte. Effectivement il aurait pu être traité plus vite. Mais la difficulté c’est que les services qui traitaient en l’occurrence les gens que j’avais au téléphone, ce n’était pas eux qui avaient commis l’erreur. C’était un autre service, le service médical de la préfecture du docteur Dufour. Donc les autres personnes, elles, elles avaient déjà leur charge de travail. En plus, elles avaient des dossiers qui leur revenaient comme un boomerang alors qu’ils sont déjà chargés dans un contexte où évidemment, on a de plus en plus de gens qui travaillent avec de moins en moins de personnel. Donc les gens étaient déjà chargés et ils avaient des dossiers en plus.

Transcription : Sandra Jean-Pierre