Hommage à une combattante (2/8) : Des compagnons croisés sur le chemin du combat pour survivre au sida

22 mars 2011 (papamamanbebe.net)

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Écouter: Hommage à une combattante (2/8) : Des compagnons croisés sur le chemin du combat pour survivre au sida (MP3, 2 Mo)

Sandra : Je vous propose d’écouter Yann, Nadine et Pascal qui ont souhaité rendre hommage aussi à Catherine Charles. On va écouter Yann.

Début du son.

Yann : Bonjour Yann, 45 ans, séropositif depuis 23 ans.

Sandra : Quel souvenir gardes-tu d’elle ?

Yann : Une grande force, une grande force. Quelqu’un à qui on ne peut pas la faire, quelqu’un qu’on ne peut pas trimballer dans la mayonnaise. Un grand vécu, une grande connaissance de la difficulté d’être séropositif. Un combat féroce contre grosses associations qui dispatchent très mal l’argent reçu. Une combattante. Je connais Catherine depuis plus de 12 ans. J’ai connu Catherine à Arc-en-ciel Aides, lieu en perdition où nous allions gueuler pour leur faire comprendre qu’il fallait aider sur le terrain les séropositifs. Je l’ai ensuite retrouvé à ARIE, association de redynamisation par l’art à Montreuil où elle a commencé à écrire de la poésie slamée. Nous faisions des dîners où les discussions étaient très larges et toujours passionnées. Catherine est une force. Une réactive, une rebelle. Une amie. Elle me manquera toujours et de tout coeur avec sa famille et ses proches.

Fin du son.

Sandra : Et puis Nadine et Pascal. Nadine, correspondante du Comité des familles, à Toulouse.

Début du son.

Nadine : Catherine Charles, la première fois que je l’ai connue c’était en l’entendant sur une émission. Elle parlait du traitement pour l’hépatite C. C’est-à-dire, je ne me rappelle plus le nom du traitement, c’est à base de plante. Moi j’en avais déjà entendu parler par les gens qui ne veulent pas suivre le traitement de l’hépatite C parce que c’est un traitement qui est très lourd. Moi ça m’avait beaucoup intéressé ce sujet parce que justement, moi j’ai aussi ce souci. J’ai une hépatite C et je ne souhaite pas refaire un traitement parce que j’en ai fait un en 2002 et ça m’a vachement détruite. Puis le citron aussi, de se faire des purges à base de citron, c’était super intéressant. Et il y avait des gens qui doutaient que ce traitement marchait, mais moi j’en suis convaincue parce que j’en connais beaucoup qui se servent de ce traitement à base de plante. Ca ne guérit pas l’hépatite, mais ça nettoie bien le foie et ça remet en forme. Et moi je pense que c’est le principal quand on sait que le traitement guérit et parfois les gens rechutent quelques années après. Donc si c’est pour suivre un traitement qui va détruire et qui ne va pas marcher et après je vais rechuter, ce n’est pas la peine. Je l’ai appelée et je l’ai eu à plusieurs reprises au téléphone. C’était une fille qui m’a beaucoup soutenue, qui m’a donné des conseils pour pouvoir rentrer dans les prisons pour pouvoir justement travailler. J’ai été très peinée par l’annonce de sa mort surtout que je ne m’y attendais pas du tout comme je pense tout le monde. Je l’avais vu il y a un mois et demi à peu près à la télé lors d’un événement qui s’est passé il y a quelque temps. Je l’avais vu, elle avait l’air pas mal. Donc vraiment, j’ai été atterrée de savoir ça. Ça m’a beaucoup peinée et je tiens à envoyer mon affection pour sa famille et je suis très triste de cette nouvelle.

Pascal : Je voudrais juste porter témoignage de solidarité à toute sa famille et tous les gens qui étaient autour d’elle. On est dans la tristesse avec eux. C’était une personne très engagée. Je l’ai vu deux fois sur des émissions sur Arte, à propos de, sur des détenus qui étaient là, qui étaientt là pour témoigner de leur parcours. Il y avait un musicien qui s’en est sorti grâce à la musique et un autre détenu qui avait fait une très longue peine. Elle était là pour témoigner, dans les prisons, tout ça quoi.

Transcription : Sandra Jean-Pierre

Hommage à une combattante : Charles-Catherine Claude