Financement de la lutte contre le sida | Francine Bavay | Jacques Metais | Journée mondiale contre le sida (JMS) | Marie-France de Rose
Amputation du budget de la Journée mondiale contre le sida : l’arbre qui cache la déforestation des budgets de santé publique
10 juin 2009 (lemegalodon.net)
Le Groupement régional de santé publique (GRSP) Ile-de-France, crée en 2006, est notamment chargé de répartir les fonds publics aux différentes associations luttant sur des questions de santé. Pour la Journée mondiale de lutte contre le sida, le GRSP Ile-de-France lance un appel à projet spécifique aux associations qui souhaitent proposer des actions pour la Journée du 1er décembre.
Le 25 mai 2009, la « lettre de cadrage » pour cet appel à projets annonce que le budget voté par le Conseil d’administration pour la Journée mondiale de lutte contre le sida sera de 100 000 €, soit la moitié du budget de l’année précédente.
Mais qui a participé au vote de l’amputation du budget de l’événement phare de la lutte contre le sida ?
Francine Bavay, vice-présidente du Conseil régional d’Ile-de-France siège à ce titre au Conseil d’administration du Groupement régional de santé publique (GRSP). En principe, elle partage donc la responsabilité du vote du budget qui comprenait l’amputation des crédits pour la Journée mondiale contre le sida. Elue chez les Verts, engagée à la défense des causes sociales et l’écologie, elle se bat depuis des années dans la lutte contre le sida et revendique le fait d’être « amie de cette lutte ». « Si ça dépendait de moi, je suis dedans depuis longtemps, je me bat toujours pour la lutte contre le sida... » regrette-t-elle.
Alors qu’au Ministère comme à l’Élysée, personne n’a souhaité nous répondre jusqu’à présent, Madame Bavay a accepté de répondre, tout en contestant implicitement le bien fondé de certaines de nos interrogations.
Toutefois, interrogé sur la date du vote elle n’est pas en mesure de répondre : « Vous imaginez combien de réunions et de rendez vous j’ai... » s’exclame t-elle. Elle se souvient tout de même avoir voté « par procuration », du fait, explique-t-elle, de « retards » au niveau de l’administration du GRSP.
Elle n’est pas la seule membre du Conseil d’administration à connaître des difficultés pour se souvenir des dates et des conditions exactes du vote. Ni Marie-France de Rose, Conseillère régionale des Hauts-de-Seine, ni Jacques Metais (dont le cabinet nous a répondu), Directeur de l’Agence Régionale de l’Hospitalisation d’Île-de-France — deux autres membres du Conseil d’administration du GRSP — n’ont pris part au vote, et n’étaient pas non plus en mesure de nous donner sa date.
« Il ne faut pas polémiquer » insiste Bavay, car pour elle, il s’agit tout de même d’un « mauvais débat » : « Pour 2009 ils [sic] ont du estimer que 100 000 [euros] suffirait »... Selon la vice présidente du Conseil régional, « ils n’ont pas pris dans le budget sida pour le mettre ailleurs (...), la vraie question, c’est combien d’argent est mis dans la lutte contre le sida, la région donne 1 millions d’euro dans la GRSP » sur un budget total de 32 millions. Le problème de fond serait donc la réduction du budget santé de l’État, car toutes les pathologies « en pâtissent ».
Le GRSP est présidé par le Préfet de la Région, dont les services de communication nous ont assuré que nos questions sont « en cours de traitements ».
Arthur Attal et Marjorie Bidault
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