George Sidéris | Homosexualité
Georges Sidéris de l’association Warning n’avait jamais écouté l’émission Survivre au sida
27 mai 2009 (lemegalodon.net)
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Écouter: Georges Sidéris de l’association Warning n’avait jamais écouté l’émission Survivre au sida (MP3, 2.5 Mo)
Hélène : Aujourd’hui on reçoit Georges Sidéris, président de Warning, une association française en santé communautaire qui va débattre avec nous sur tous ses sujets, sur l’Avis suisse. Bonjour Georges !
Georges Sidéris : Bonjour.
Reda Sadki : Peut-être en guise de présentation pour que les auditeurs et les auditrices se fassent un petit peu leur propre idée sur qui est Georges Sidéris. Warning est une association française en santé communautaire, donc association de lutte contre le sida. Je me demandais Georges si vous comptez parmi les auditeurs de l’émission Survivre au sida qui informe et donne la parole aux séropositifs depuis bientôt 15 ans.
Georges Sidéris : Honnêtement non.
Reda Sadki : Est-ce qu’à l’approche de cette émission vous en avez écouté un petit peu quand même ?
Georges Sidéris : Ha oui bien sûr, ça m’a intéressé. D’abord je vais le dire je ne savais même pas que l’on pouvait l’écouter en direct, je croyais qu’on ne pouvait l’écouter que sur internet. Donc en fait c’est tout récemment que j’ai su qu’on pouvait l’écouter en direct, donc maintenant je vais l’écouter. Et puis en plus je sais qu’il y a des rediffusions, parce que je ne peux pas forcement l’écouter l’après-midi du fait que je travaille l’après-midi souvent le mardi, mais là ça m’intéresse. J’ai écouté des émissions antérieures et j’ai trouvé que c’était pas mal.
Reda Sadki : Qu’est-ce qui est pas mal dans ce que vous avez écouté ?
Georges Sidéris : J’ai trouvé qu’il n’y avait pas de langue de bois. Ça m’a beaucoup plu parce que les questions sont posées directement, il y a la liberté de réponse aussi, je veux dire que pour ça c’est assez franc et ça me plaît plutôt.
Reda Sadki : Et comment se fait-il que, quand on est investi dans la lutte contre le VIH depuis très longtemps, on puisse passer à côté de Survivre au sida, ou se dire "à ça c’est pas pour moi" ou "c’est pas intéressant ça" ?
Georges Sidéris : Je n’ai jamais dit que ce n’était pas intéressant. Au contraire je trouve que c’est très intéressant mais je ne savais pas c’est tout.
Reda Sadki : Carrément !
Georges Sidéris : Oui, ce n’est pas plus difficile que ça. C’est tout.
Reda Sadki : Je suis sincèrement étonnée parce que ça fait quand même longtemps qu’on est là et ceux qui ne nous écoutent pas la plupart du temps le font sur fond de préjugés ou d’a priori.
Georges Sidéris : Ha non pour moi il n’y a aucun préjugé. Je suis aussi président d’association, je fais beaucoup de choses aussi donc j’ai beaucoup d’informations qui m’arrivent, j’écoute beaucoup de choses, je lis beaucoup de choses. Là c’est différent parce que je vous rencontre, je vous vois donc il y a des visages et tout. Je connaissais déjà Reda. Pour moi c’est beaucoup plus proche là du coup.
Reda Sadki : Ces deux dernières années ont été ponctuées par les annonces faites par ces médecins suisses dont Bernard Hirschel, la publication de l’Avis suisse fin janvier 2008, et enfin cette année après avoir attendu si longtemps la publication de l’Avis de Willy Rozenbaum et ses collègues du Conseil National du Sida (CNS). Warning, côté homo, a été parmi les premières à dire publiquement oui cette histoire de l’intérêt préventif d’avoir une charge virale indétectable, ça nous intéresse, ça nous concerne. Est-ce que vous pouvez, Georges Sidéris, résumer un petit peu quelle a été votre démarche, et votre approche ; pourquoi et comment en êtes-vous venu à vous intéresser à tous ça ?
Georges Sidéris : Oui on est content de cette annonce. On est content pour plusieurs raisons : d’abord parce que ça fait quand même pas mal d’années déjà que je connais pas mal de couples sérodifférents, on en discute beaucoup parmi les homos, ça faisait longtemps quand même qu’on se doutait que chez des couples sérodifférents dont la personne séropositive est sous traitement avec charge virale indétectable, que le risque de contamination était très faible parce que tout simplement il y a des couples qui avaient abandonné le préservatif et il n’y avait pas de contamination.
Donc je n’en fais pas du tout une règle générale, là ce sont uniquement des couples connus, mais quand même cela circulait beaucoup en milieu homosexuel. Cela fait quand même un bon moment qu’on se doutait de ce genre de choses. Donc c’était bien que l’Avis suisse vienne.
L’autre question qui se posait c’était la question du préservatif parce que les campagnes de prévention montrent toujours que le préservatif c’est merveilleux, le moyen le plus sûr, etc. La pratique c’est que ça ne se passe pas comme ça parce que beaucoup de personnes ont eu des problèmes avec le préservatif qui craquent, le préservatif qui s’en va, obligé d’aller faire un traitement post exposition (TPE). 0moyens qui pouvaient permettre de limiter la question des contaminations, pour nous c’est une bonne nouvelle parce que ce que nous voyons c’est que les contaminations sont maintenues à un haut niveau en milieu homosexuel, et pour nous ce qui nous intéresse c’est que les contaminations diminuent.
Hors ce qu’on voyait c’est qu’on avait des campagnes de prévention faisant l’apologie du tout préservatif et en même temps les contaminations se maintenaient à un haut niveau, mais en prévention on ne faisait jamais le rapport entre les deux.