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Homosexualité | Médias et communication

Act Up Paris : Un groupuscule de robespierristes gays

17 avril 2008 (Marianne)

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Tous des salauds, tous des coupables ! Voilà, depuis 1989, la ligne directrice de Act Up, mouvement crée à l’origine aux Etats-Unis pour sensibiliser l’opinion, les médias et la classe politique au drame de l’épidémie du sida. En presque 20 ans d’existence, la branche française a donc fait couler beaucoup d’encre, cauchemarder quelques élus homos menacés d’outing [1], et elle a même réussi le tour de force de compter parmi ses généreux donateurs des labos pharmaceutiques menacés de boycott. Pour le bien des malades ? Jugeons ici que la question est insultante, comme toutes les interrogations suscitées par le message volontairement "excluant" d’un groupuscule ne souffrant aucune critique, mais n’oubliant non plus jamais de convoquer les médias pour couvrir ses interventions musclées. Et c’est bien simple, de sa création jusqu’à maintenant, qui n’est pas d’accord avec Act Up est contre Act Up, point barre.

Autant dire donc forcément homophobe, puisque très vite l’association s’est enracinée dans une identité presque volontaire de "pédé séropositif". Et forcément complice de l’injustice faite à tous les porteurs du virus, en somme des criminels : une logique paranoïaque qui a justifié la soudaine apparition de journalistes amis et de potes du show-biz, qui ont préféré fermer les yeux sur le relativisme historique d’une affiche d’Act Up, réduisant la France toute entière à une nation d’éternels lâches et de collabos : "En 1940, ils regardaient passer les trains, aujourd’hui ils contemplent l’hécatombe…" Act Up fait dans la comparaison excessive et assume.

Loin de chercher à élargir son recrutement, depuis quelque temps, Act Up préfère se recentrer sur une imaginaire et gentillette "communauté homosexuelle", dont elle prétend évidemment incarner tous les malheurs, les aspirations et les revendications, bien entendu. Ce porte-parole est-il bien légitime, à défaut d’être réellement efficace ?

Même si en se forçant un peu, on comprend la poignée de militants venus dénoncer le député UMP du Nord, Christian Vanneste, qui qualifiait il y a peu l’homosexualité d’"inférieure et plus dangereuse que l’hétérosexualité", on n’est pas obligé de tolérer une telle attitude de la part d’une association de défense de victimes (mais QUELLES victimes, finalement ), alors que dans le même temps, elle-même refuse LA liberté de penser propre à chaque individu ; même donc si dans ce cas de figure, l’association traduit un sentiment qui va bien au-delà des seules victimes immédiates de l’élu homophobe et condamné comme tel par la justice, elle montre aussi son visage le plus sectaire qui soit, et hypocrite surtout, en organisant un simulacre de mariage entre deux militants dans la nef Notre-Dame de Paris, pour ensuite se plaindre de l’intervention du service d’ordre de l’église

En conclusion de son programme affiché sur tous les murs de la capitale, Act Up indiquait en 2004 : "La communauté que nous voulons n’est pas celle que nous avons." Une manière d’affirmer à mots couverts le droit des minorités d’imposer leurs modèles et leurs valeurs au reste de la société, même si celle-ci s’y montre réfractaire.

Notes

[1] Dénonciation publique et sans son consentement, des choix sexuels d’un individu.

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