Financement de la lutte contre le sida
Des profs employés pour défendre le marais poitevin... et Sidaction !
14 mai 2008 (Le Figaro)
Voir en ligne : Des profs employés pour défendre le marais poitevin
par Marie-Estelle Pech
Certains enseignants « détachés » occupent des emplois très éloignés de l’enseignement.
Associations régionalistes, fédérations sportives, ONG humanitaires… Dressée par la Cour des comptes en 2005, la liste des institutions employant les 1 300 professeurs « détachés » de l’Éducation nationale a de quoi surprendre.
On apprend ainsi que les associations Maison des marais mouillés du Poitou et Ensemble contre le Sida avaient le bonheur d’accueillir un enseignant tout comme la Fédération de rugby, celle de football, l’Observatoire international des prisons ou encore les Restaurants du cœur…
Les associations Charles-de-Gaulle et Georges-Pompidou n’en employaient pas moins de quatre !
Sept autres œuvraient à la FCPE, principale association de parents d’élèves, quarante-sept à la Cité des sciences et neuf aux Éclaireurs de France.
La Ligue française de l’enseignement se taillait enfin la part du lion avec 206 enseignants.
Ces associations signent généralement des conventions avec l’Éducation nationale.
Mais toutes ne remboursent pas le traitement des fonctionnaires prêtés.
À noter que, au-delà du marais poitevin et des stades de foot, la majorité des professeurs « déchargés » travaillent dans les ministères, les rectorats et autres organismes publics comme le conseil d’État ou l’Institut de France.
Discipline « en surnombre »
Pour la Cour des comptes, les heures de décharge pour l’animation d’associations sportives ne recouvriraient pas toutes une activité réelle dans plusieurs centaines d’établissements.
Enfin, la survivance des heures dites de « cabinet » ou de « laboratoire », correspondant autrefois au temps que l’enseignant passait à ranger des cartes ou à entretenir le matériel de laboratoire, est également critiquée.
Aux côtés de ces profs « déchargés », les « remplaçants », susceptibles de prendre la place de collègues malades au pied levé, constituent les gros bataillons des enseignants absents des salles de classe.
Professeur de philosophie dans l’académie d’Aix-Marseille, Sébastien est remplaçant dans une discipline « en surnombre ».
Cette année, il alterne les semaines passées chez lui et celles où il enseigne.
En janvier, il a ainsi remplacé une enseignante dépressive dans un lycée pendant deux mois, puis n’a pas travaillé pendant un mois.
Depuis quelques semaines, cet agrégé exerce une activité bien éloignée de sa formation d’origine : il remplace une documentaliste !