Allocation aux adultes handicapés : Monique face à une « enquêtrice » du ministère de la Santé

C’était en 1983, au tout début de l’épidémie. Monique et son mari apprennent qu’il a été contaminé par le virus lors d’une transfusion sanguine.

Vingt-quatre ans plus tard, Monique a 48 ans. Son mari est décédé. Leur fille a aujourd’hui 21 ans, elle a échappée au virus. Monique partage sa vie avec elle et avec sa propre maman. Trois générations de femmes sous un seul toit.

Monique raconte avec une grande clarté. Impossible de rester de marbre en l’écoutant. J’essaye d’imaginer le contexte. Le sida fait peur. Une nouvelle maladie qui se transmet par le sang.

J’avais prévu de parler avec elle pendant dix minutes. On restera au téléphone pendant plus d’une heure.

« C’était un petit peu galère », résume Monique avec beaucoup de pudeur. « Mais, bon, j’ai gérée ! ».

Monique travaillait dans le milieu médical, et tout le monde était au courant de la maladie de son mari. Elle me racontera que c’est sa mère qui l’a toujours soutenue dans son combat. Que son mari l’encouragera à ne jamais baisser les bras.

« On m’a pris mon époux, mais en plus on m’a pris mon illusion... par quelqu’un qui a décidé que ça revenait trop cher, qu’on ne chaufferait pas le sang... Et cela, je ne pardonne pas. »

Monique explique comment elle a reçue la visite d’une enquêtrice du Ministère de la Santé. Lorsqu’elle a expliquée sa situation familiale, sa visiteuse lui a rétorqué que la petite retraite de sa mère devrait être prise en compte dans le calcul de ses revenus pour l’Allocation aux adultes handicapés (AAH) !

Monique répond à Sylvie, qui s’était retrouvée privée d’AAH au moment du réveillon du Nouvel An, suite à une erreure administrative de la Caisse des allocations familiales (CAF).