Industrie pharmaceutique | Observance thérapeutique
Non aux programmes industriels « d’aide à l’observance »
8 janvier 2007 (Syndicat de la médecine générale (SMG))
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Communiqué de presse du 8 janvier 2007
Non aux programmes industriels « d’aide à l’observance »
Non à la « fidélisation » de la clientèle par les firmes pharmaceutiques, au détriment de la santé des patients.
Le 11 janvier, l’Assemblée Nationale doit se prononcer sur un projet de loi qui transpose, en droit français, une directive européenne sur le médicament.
Ce projet de loi, qui omet de transposer des mesures très importantes pour les patients et les professionnels de santé, en matière de transparence et de sécurité des médicaments, autorise le gouvernement à prendre une ordonnance sur un sujet qui ne découle pas du droit communautaire : « les actions d’accompagnement des patients soumis à des traitements médicamenteux, conduites par les établissements pharmaceutiques ». En clair, il permet aux firmes pharmaceutiques d’intervenir auprès du patient dans son suivi médicamenteux.
Ce projet d’ordonnance est inacceptable : il permettrait une pression auprès des patients, assimilable à de la publicité, celle-ci étant pourtant interdite par le droit français et le droit européen, lorsqu’il s’agit de médicaments de prescription.
Comment un laboratoire pharmaceutique, qui a pour but de vendre son propre médicament peut-il être juge et partie, tout en prétendant au rôle de conseiller indépendant ?
C’est au patient et au médecin, avec l’aide du pharmacien, d’évaluer ensemble l’intérêt de la poursuite d’un médicament, de son remplacement par un autre ou par des mesures non médicamenteuses.
Les pouvoirs publics ont déjà concédé aux firmes pharmaceutiques une influence majeure dans la prescription thérapeutique et la politique de santé : labellisation récente, pour diffuser aux médecins les recommandations de la Haute Autorité de Santé et pour financer la formation continue, octroi d’un siège au Haut Conseil, pour l’Avenir de l’Assurance maladie.
Jusqu’où iront l’hypocrisie et la collusion ? Comment les pouvoirs publics peuvent-ils à la fois inciter patients et soignants à un bon usage du médicament et permettre aux firmes de sortir du rôle qui devrait être le leur : faire de la recherche, produire des médicaments dont ils devraient être obligés de prouver l’intérêt par rapport aux médicaments existants, participer à la pharmacovigilance.
Il est grand temps que :
les agences publiques de santé soient indépendantes des firmes pharmaceutiques au niveau financement, prises de décisions, communication avec les professionnels,
les professionnels bénéficient d’une formation et information indépendantes et d’un mode d’exercice, qui les incite à prendre le temps de l’échange avec leurs patients.
Les élus doivent assumer leur rôle de garant de la santé publique en refusant de voter ce projet de loi.
Elus, citoyens et professionnels du soin doivent mener réflexion et concertation sur les besoins en matière d’information-santé et sur la mise en place d’une politique globale, au service de la santé des citoyens et indépendante des firmes pharmaceutiques.
Forum de discussion: 1 Message
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Non aux programmes industriels « d’aide à l’observance » LE GRAND PARASITAGE
Oui au NON.
Les industries médico-pharmaceutiques ne sont ni des auxiliaires de médecine ni des "tiers de confiance". Le patient, ne peut être infantilisé, ni mis sous tutelle, ni soumis aux force de vente des marchands de médicaments. Déjà fragilisé par une maladie chronique contraignante, le malade a droit à des soins et à une aide neutre et bienveillante, non d’être pris en étau entre des injonctions paradoxales. Cette immixtion ne peut que nuire à la relation thérapeutique en court-circuitant le rôle-pivot du médecin. La relation thérapeutique est basée sur le secret médical, la confiance mutuelle et la compétence. Il est inacceptable qu’elle puisse être parasitée par des interférences partisanes qui induiront des enjeux contradictoires entre les intérêts des laboratoires et l’intérêt du patient. L’Europe a dit NON. Agissons pour que la France dise NON Dr Isabelle GAUTIER isgautier@free.fr