Les séropositifs dans les médias : entretien avec Nathalie Sapena, journaliste santé à France 2
6 décembre 2006 (lemegalodon.net)
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Nathalie Sapena est journaliste santé à la rédaction de France 2. Le Comité des familles l’a aidé à préparer son sujet sur les familles vivant avec le VIH, qui a été diffusé au journal télévisé du 1er décembre 2006.
Nathalie Sapena est venue à Gonnesse avec son équipe pour faire une interview de Dalila. C’est pendant le tournage que je lui ai proposé de discuter [1] des difficultés pour traiter du sujet du sida et pour donner la parole aux personnes concernées.
Nous invitons les auditeurs à écouter attentivement ses propos.
L’histoire des familles vivant avec le VIH est liée à celle de l’épidémie en banlieue : au début des années quatre vingt, l’héroïne entre dans les cités, suivie juste derrière par le virus du sida.
Comment une journaliste fait ses choix dans la manière d’en parler, vue la complexité de ces histoires imbriquées ? Selon Sapena, pour d’autres pathologies ou d’autres sujet très difficiles, les gens veulent en parler, mais « pas quand c’est le sida ». Elle pense que le grand public ne comprend pas ce que c’est de vivre avec le sida, et sa hiérarchie « n’aime pas qu’on parle des pauvres, des immigrés ».
Elle raconte : « Avec le sida, c’est compliqué ! Cela s’est souvent mal passé avec les associations... Les gens sont à fleur de peau, ils ont toujours l’impression qu’on ne les comprend pas. C’est difficile sur le terrain, et c’est difficile à l’intérieur pour faire passer de tels sujets auprès de notre hiérachie. On est toujours entre deux feux ! »
Enfin, on parle des choses qui fâchent : pourquoi ne parlez-vous du sida que le 1er décembre ? Sapena le reconnait, mais répond que « c’est déjà pas mal », d’en parler à cette occasion. Il y a d’autres maladies qui touchent plus de gens, mais on n’en parle jamais. « On ne peut pas parler que du sida ! »
Elle raconte comment elle s’est engueulée avec les associations et battues avec ses chefs pour faire passer un sujet sur la pauvreté et le sida, avec le témoignage « extraordinaire » d’une femme d’une quarantaine d’annés qui racontait ses difficultés. C’était à l’occasion du dernier Sidaction...
Mais serait-il inimaginable d’imaginer cette femme sur le plateau de France 2, à la place de Line Renaud ou Pierre Bergé ?
Notes
[1] Reda tient à remercier Nathalie Sapena d’avoir accepté de répondre à ses questions.