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Pour Pink TV, la séropositivité chez les hétéros rime avec précarité
17 novembre 2006 (lemegalodon.net)
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Communiqué de l’émission de radio Maghreb Afrique Survivre au sida
LA COURNEUVE, 16 novembre 2006 — Après Têtu+, qui avait censuré le site papamamanbebe.net [1], c’est Pink TV qui exclut Survivre au sida de son émission sur le sida prévue pour le 1er décembre 2006.
Paul Parant [2] de Pink TV nous a contacté le 15 novembre pour nous proposer de participer à un plateau animé par Frédéric Mitterrand et Claire Chazal.
C’est le lendemain qu’il nous a informés de sa décision « d’annuler l’invitation », officiellement « en raison de modifications dans la composition du plateau d’invités ».
Selon M. Parant, une autre association sera présente sur le plateau pour parler de « la précarité »... Comme si le vécu des couples et des familles vivant avec le VIH pouvait se réduire à leur seule situation économique ! Et comme si la précarité ne concernait pas les homosexuels séropositifs...
Quels que soient les relents communautaristes de cette annulation, elle témoigne, au minimum, d’une méconaissance d’un pan entier de l’épidémie, et elle renforce la conviction de l’émission Maghreb Afrique Survivre au sida qu’il est urgent d’ouvrir le dialogue entre toutes les populations sur le front du sida.
L’émission Maghreb Afrique Survivre au sida réclame un traitement équitable de l’information pour toutes les populations touchées, en fonction des besoins et non pas de leur place dans la hiérarchie sociale.
Contact presse : 06 50 80 39 23
Notes
[1] Lire Têtu+ censure papamamanbebe.net, le site des familles vivant avec le VIH.
[2] Paul Parant nous a précisé qu’il est journaliste, pigiste aux rédactions de Têtu et de Pink TV.
Forum de discussion: 2 Messages de forum
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Pour Pink TV, la séropositivité chez les hétéros rime avec précarité
Réponse du 20/11
Je lis aujourd’hui le communiqué de presse que vous avez eu la délicatesse de publier sans nous prévenir.
Sur le fond et sur la forme, vous avez tort, pour plusieurs raisons.
Vous déformez les propos tenus lors de notre conversation téléphonique. Vous m’avez demandé "Y aura-t-il des hétérosexuels sur le plateau ?" Je vous ai répondu "Bien sûr, je pense notamment à la représentante d’une association s’occupant des personnes précaires et des migrants". Bien loin du "communautarisme" dont vous nous accusez.
Pink TV n’a pas souhaité, en annulant votre invitation, exclure la parole des séropositifs hétérosexuels, pas plus que Survivre au sida est le porte-parole unique des hétérosexuels. Je vous rappelle que l’annulation de votre invitation est simplement dûe au format de l’émission et au nombre limité de ses intervenants, avec le soucis de représenter tous les aspects du virus en un temps forcément limité.
Vous semblez bien méconnaître le fonctionnement des médias. Vous nommez une personne (en l’occurrence, moi, qui ne suis, comme le signifie le terme de "pigiste", pas affilié à PinkTV, ni à Têtu d’ailleurs, avec lequel vous faites élégamment le lien) accusée de représenter une chaîne entière, et au vu de vos archives, ce n’est pas la première fois. Cette méthode de stigmatisation ne rend pas plus efficace votre apparente volonté -louable- l’ouverture et de dialogue des populations touchées par le virus.
Au final, pas de censure contre vous mais une tentative de faire une émission de qualité, sans détourner l’attention du véritable combat qui est le nôtre, tout comme il devrait être le vôtre.
Bien cordialement.
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Pour Pink TV, la séropositivité chez les hétéros rime avec précarité
Cher Paul, je vous avais bien proposé de publier le mail que vous m’aviez adressé suite à publication d’une courte brève résumant le retrait de votre invitation... Vous n’avez pas donné suite, aujourd’hui vous venez poster votre mail sur le forum. Bien. Voici donc la réponse que je vous avais adressé le 20 novembre 2006.
Cher Paul,
Je vous propose de publier votre courrier (en vous laissant le soin d’y apporter toute correction jugée nécessaire) sous forme de droit de réponse. Que vive le débat.
Je récuse l’accusation d’avoir déformé vos propos : vous m’avez parlé de Nelly de Mijaos avant que je demande explicitement s’il y aurait une « représentation » des séropositifs hétéros.
Quoi qu’il en soit, il ne s’agissait pas de représenter les hétéros, mais de faire entendre des préoccupations distinctes de celles du milieu homosexuel sur le front du sida, et celles-ci ne se réduisent pas à la précarité.
Le communiqué publié par survivreausida.net n’accuse pas Pink TV d’avoir exclu la parole des hétéros, il relate simplement l’échange téléphonique qui a eu lieu et mon point de vue qu’il s’agit d’une erreur d’appréciation fondée sur votre méconaissance du Comité et des préoccupations des familles vivant avec le VIH.
Je pense connaître un peu le fonctionnement des médias, y compris certains aspects peu reluisants de la cuisine internes de vos rédactions. J’ai cité votre nom parce que c’est vous que j’ai eu au téléphone, et je vous ai même rappelé justement pour préciser votre statut à Pink TV. Cela dit, si ce n’est pas vous qui avez pris la décision de nous exclure du plateau après nous avoir invité, alors de qui s’agit-il ?
Enfin, quand au « combat » qui est le vôtre, il ne semble pas être le mien. En effet, j’estime qu’une seule communauté ne peut pas parler « à la première personne » pour toutes les autres, ni s’arroger le droit de choisir les « représentants » qui lui conviennent pour parler à notre place.
La décision prise ne fait honneur ni à votre chaîne, ni à votre propre pratique du journalisme. C’est dommage pour votre public et pour votre chaîne, car je pense que ce nous aurions apporté au débat compte dans l’épidémie aujourd’hui. Heureusement, d’autres journalistes, d’autres chaînes l’ont compris, et c’est avec eux que nous construisons le dialogue inter-communautaire auquel j’appelle, effectivement, depuis fort longtemps, et ceci malgré la surdité chronique d’une petite frange certes bien lotis mais de plus en plus réactionnaire de la lutte contre le sida.
Avec tout le respect qui vous est dû,
Reda Sadki survivreausida.net
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Pour Pink TV, la séropositivité chez les hétéros rime avec précarité