Libye : témoignages à charge au procès des infirmières bulgares
14 septembre 2006 (Le Monde)
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Le procès de cinq infirmières bulgares et d’un médecin palestinien jugés à Tripoli pour avoir inoculé le virus du sida à des enfants libyens a été consacré à des témoignages à charge mardi avant d’être ajourné au 21 septembre, à la demande d’un avocat de la défense.
La nouvelle audience a été fixée après que l’avocat des infirmières, Me Othmane al-Bizanti, eut demandé un report pour lui permettre, ainsi qu’au défenseur du médecin palestinien, de préparer leurs plaidoieries.
Quatre témoins à charge, membres de la police, ont été entendus mardi. Ils avaient perquisitionné les domiciles des accusés.
Lors de ces perquisitions, "cinq fioles contenant le virus du sida, des boissons alcoolisées et des photos pornographiques ont été trouvées sous un lavabo", ont-ils affirmé devant le juge.
Une vidéo datée du 17 février 1999, montrant une perquisition à l’appartement d’une des infirmières accusées, a ensuite été projetée.
Au cours de l’audience du 29 août, le procureur avait réclamé la confirmation de la peine capitale contre les six accusés, rejugés depuis le 11 mai après avoir avoir été condamnés à mort en première instance.
Les infirmières bulgares et le médecin palestinien sont poursuivis pour avoir inoculé le virus du sida à 426 enfants libyens, dont 51 sont décédés, à l’hôpital de Benghazi (nord-est de la Libye).
Incarcérés depuis 1999, ils avaient été condamnés à mort en première instance le 6 mai 2004, mais la Cour suprême libyenne avait ordonné le 25 décembre un nouveau procès.
Les accusés clament leur innocence. S’appuyant sur des déclarations d’experts internationaux, dont le co-découvreur du virus du sida, le professeur français Luc Montagnier, la défense soutient que l’épidémie était due aux mauvaises conditions d’hygiène.
Fin décembre, la Bulgarie, en partenariat avec l’Union européenne, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, a constitué un fonds international pour aider la Libye à combattre le sida, assurer la mise aux normes de l’hôpital de Benghazi et dédommager les victimes ou leurs familles.
Les familles réclament 10 millions de dollars par enfant atteint, mais Sofia, plaidant l’"innocence" des infimières, a rejeté ces demandes.
La dernière audience avait eu lieu le 5 septembre.