Canada | Criminalisation des séropositifs
Michel Longtin : Au Québec, 10 ans de pénitentcier pour une contamination
1er septembre 2006 (Le Journal de Montréal)
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Michel Longtin, 40 ans, a été condamné à dix ans de pénitencier pour avoir eu des relations sexuelles avec une femme sans la prévenir qu’il était porteur du VIH et pour avoir agressé sexuellement une gamine de sept ans alors qu’il se savait porteur du virus.
Voir en ligne : Dix ans de pénitencier
par Pierre Richard
Les victimes, heureusement, n’ont pas contracté la maladie.
Le juge Valmont Beaulieu, en rendant sa sentence, a évidemment tenu compte de ce que Longtin est détenu depuis maintenant vingt-deux mois. Il ne lui reste donc plus que six ans et quatre mois de pénitencier à purger. Mais comme le juge l’a aussi déclaré délinquant à contrôler, Longtin restera sous contrôle judiciaire pendant huit ans après sa remise en liberté.
L’affaire n’est pas terminée pour autant. La victime adulte de Longtin a littéralement paniqué en apprenant qu’il avait aussi agressé sa fille. De sorte que pour « nettoyer » son enfant des germes malsains de Longtin, elle a « lavé » le sexe de sa petite fille avec des piments forts. Ce qui fait qu’elle se retrouve aussi aux prises avec la justice. L’enfant est maintenant sous la protection de la DPJ.
Narcissique
Hier, le juge Beaulieu a refusé les propositions des experts dans ce dossier. Ceux-ci soutenaient que Longtin représentait un risque de récidive assez faible.
Le magistrat en arrive à une tout autre conclusion. Longtin, collectionneur et producteur de matériel pornographique juvénile, souffre aussi d’un narcissisme prononcé qui l’a poussé à se filmer lors d’ébats sexuels avec l’enfant. On a également retrouvé chez lui des bandes vidéo d’ébats auxquels Longtin participait avec d’autres hommes et d’autres femmes. Longtin a aussi des goûts prononcés pour la bestialité, l’urophilie et la pédophilie hétérosexuelle.
Même s’il n’a aucun antécédent judiciaire, le juge soutient que Longtin représente un risque sérieux pour la société. Pourtant, Longtin a exprimé des remords. « Mais il s’agit là d’un discours appris », dit le juge, qui reconnaît, à l’instar des spécialistes, que Longtin « n’a pas une personnalité bien établie ».
Par contre, poursuit le magistrat, il a un « penchant effréné pour les plaisirs sexuels » et a pendant un bon moment rejeté la responsabilité de ses gestes sur les victimes.
À tout cela, il faut ajouter, dit le juge, que Longtin aurait pu mettre en danger de mort ses deux victimes qui, heureusement, n’ont pas contracté le virus.