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Criminalisation d’une mère séropositive : coupable de ne pas avoir prévenu l’infection au VIH de son fils
10 août 2006 (Presse Canada)
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Dans une affaire qu’on considère comme la première en son genre au Canada, une mère de Hamilton a été déclarée coupable de ne pas avoir révélé à des médecins qu’elle était séropositive, ce qui fait qu’ils n’ont pu prévenir l’infection de son fils.
Elle a reconnu ne pas avoir fourni les choses nécessaires à l’existence, une accusation qu’on réserve habituellement aux individus ayant fait preuve de négligence à l’égard des enfants. Elle a été condamnée à une peine de six mois avec sursis et à trois ans de probation.
La peine a été imposée le 6 avril dernier par le juge Anton Zuraw, mais n’a été rendue publique que lundi, grâce à un article publié dans le quotidien torontois The Globe and Mail.
Le détective Brien Smyth de la police de Hamilton a déclaré qu’on avait espéré que l’enfant ne soit pas infecté, mais des tests effectués deux mois et demi après sa naissance ont permis de déterminer qu’il est séropositif.
Il existe des moyens efficaces de prévenir la transmission du VIH d’une mère à un enfant et au Canada, le taux de succès est très élevé.
Le Dr Stanley Read, directeur du programme VIH/sida à l’Hôpital pour enfants malades de Toronto, a déclaré que même si une mère ne prend aucune précaution, le risque de transmission à un nouveau-né n’est que de 25 à 30 pour cent.
« Nous n’avons eu aucun bébé infecté d’une mère qui a pris des médicaments, même en suivant mal la prescription, depuis trois ans, peut-être même quatre -et ça, c’est à travers le Canada », a-t-il souligné.
Le détective Smyth a indiqué qu’on avait expliqué à la femme comment réduire les risques d’infection.
« C’est une affaire tellement rare que j’espère que nous n’en verrons jamais plus une pareille, a-t-il déclaré. Ca dépasse l’entendement. »