L’Unaf, la grand-mère omnipotente : la Cour des comptes trouve une association familiale trop catho pour être honnête
3 mars 2005 (Libération)
La Cour des comptes ose s’en prendre à la très puissante Union nationale des associations familiales (Unaf).
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Par Blandine GROSJEAN
Elle juge sa représentativité insuffisante, critique sévèrement sa gestion et pose en filigrane la question de sa légitimité.
Plus les familles françaises touchent d’allocations, plus l’Unaf s’enrichit, en vertu d’un « privilège exceptionnel » qu’elle a mis beaucoup d’énergie à étendre depuis sa création à l’après-guerre. En 2002, le montant de ses ressources, prélevé sur les prestations familiales, s’élevait à près de 25 millions d’euros, 8 millions d’euros de plus qu’en 1998 « sans que cette augmentation ait été justifiée par un élargissement des missions ».
A quoi sert l’Unaf ? A « promouvoir, défendre et représenter les intérêts des familles vivant sur le territoire français », dit la loi. « Le privilège de financement public dont bénéficie l’Unaf lui impose d’être représentative de toutes les familles de la société française actuelle. Or ce n’est pas le cas », note la Cour. Les familles homoparentales que l’Unaf refuse d’intégrer peuvent en témoigner.
L’influence disproportionnée des branches catholiques et réactionnaires au sein du mouvement est régulièrement dénoncée par la branche laïque qui fera son miel du rapport.
La Cour suggère à l’Etat de transférer la tutelle de l’Unaf aux allocations familiales, puisque ce sont elles qui financent entièrement le mouvement.