Campagnes d’information et de prévention
Sida : ensemble luttons contre les discriminations des personnes séropositives
13 juin 2006 (Institut national de prévention et d’éducation à la santé (INPES))
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La mobilisation individuelle et collective et la lutte contre les discriminations sont des facteurs essentiels de la lutte contre le sida. En effet, une meilleure acceptation sociale des personnes atteintes a des implications directes en matière de prévention. Elle les incite à un meilleur suivi thérapeutique, une meilleure observance des traitements et un renforcement des comportements de prévention. A l’inverse, les discriminations cumulées peuvent entraîner les personnes à avoir un comportement de prises de risques.
Voir en ligne : Sida : ensemble luttons contre les discriminations des personnes séropositives
En 2004, l’enquête sur les connaissances, attitudes, croyances et comportement [1] face au VIH/sida a montré une légère augmentation de l’expression d’opinons d’exclusion de la population générale envers les malades du sida. En 2004 moins de personnes étaient prêtes à travailler avec une personne séropositive qu’en 2001. Elles étaient également moins nombreuses à envisager la possibilité d’avoir une relation sexuelle protégée avec une personne séropositive.
Par ailleurs, en 2005, une enquête menée par Sida Info Service, auprès des personnes séropositives appelant la ligne, a montré que plus de huit personnes sur dix déclarent avoir subi au moins un événement discriminatoire dans leur vie sociale ou privée.
Une campagne à forte visibilité
Le Ministère de la Santé et des Solidarités et l’INPES lancent une campagne à destination du grand public et des populations les plus exposées (homosexuels, migrants et habitants des Antilles et de la Guyane) destinée à lutter contre les discriminations des personnes séropositives.
En direction du grand public
Trois spots télévisés signés « Ensemble luttons contre les discriminations de personnes séropositives » seront diffusés du 11 au 25 juin.
Le premier met en scène une jeune femme à une terrasse de café. Elle entame la conversation avec le téléspectateur. Cette scène est interrompue par l’annonce de la séropositivité de la jeune fille. Ce spot nous confronte au changement éventuel d’opinion qu’entraîne une telle annonce. Ce faisant, il nous amène a nous interroger sur notre propre comportement face à une personne dont nous apprendrions la séropositivité.
Les deux autres spots mettent en scène respectivement un couple d’africains hétérosexuels vivant en France et un couple d’homosexuels masculins. Dans les deux spots, l’un des deux partenaires est séropositif. En montrant des personnes qui vivent une relation amoureuse avec un partenaire séropositif, ces films font réfléchir sur notre capacité à accepter la séropositivité, au-delà du contexte amoureux. Ils portent également un message symboliquement fort sur la possibilité d’une vie affective et amoureuse avec une personne de statut sérologique différent.
En direction des populations homosexuelles
En parallèle de cette action télévisée sont menées une série d’actions en direction des populations homosexuelles, sur les lieux gay : diffusion de cartes d’information mettant à mal les idées reçues sur le VIH, d’affichettes d’information sur le traitement post exposition et en juillet de la troisième saison du roman photo "Nous tous" valorisant les comportements de prévention contre le virus du sida.
Sur Internet : relais des campagnes sous forme de pop up et de bandeaux publicitaire, mise en ligne du site d’information www.havefun.fr, et du sitcom de prévention www.e-vonne.com et ouverture courant juin de la première section du site de conseils personnalisés permettant aux jeunes couples de mesurer leur capacité à arrêter l’utilisation du préservatif : www.tienstoipret.fr.
Via les média audiovisuels : diffusion entre autre dans les festivals gay et lesbien, d’une série de témoignages de personnes atteintes incitant leurs pairs atteints à maintenir ou reprendre des comportements préventifs ; diffusion, en clair sur Pink TV du sitcom e-vonne.
En direction des populations migrantes
En 2005, une découverte de séropositivité sur trois concernait une personne d’une nationalité d’Afrique subsaharienne, chiffre ramené à une découverte sur deux en Ile-de-France. Les personnes atteintes originaires d’Afrique subsaharienne rencontrent plus de difficultés que la population générale à dire leur séropositivité et sont davantage victimes d’exclusion. Ce constat s’explique en grande partie par l’image extrêmement négative dont pâtissent les personnes atteintes, souvent perçues comme responsables et coupables de leur contamination.
Deux campagnes radio signées « Sida : rester proche des personnes atteintes, c’est les aider à aller plus loin » s’adressent respectivement aux populations africaines et maghrébines. Elles visent à lutter contre le rejet des personnes atteintes lors de l’annonce de leur séropositivité et à sensibiliser leur entourage sur l’importance du soutien de la personne atteinte. Les spots seront diffusés sur les radios communautaires concernées du 11 au 25 juin.
Des groupes de parole ont été enregistrés en Afrique (Congo Kinshasa et Congo Brazzaville) et auprès d’Africains vivant en France. Des hommes, des femmes et des personnes atteintes parlent de la maladie et de ses conséquences sur la sexualité. Ces enregistrements sont destinés aux acteurs de prévention. Dans le même esprit, une version longue de la campagne du 1er décembre 2005 « Contre le sida, on a tous notre mot à dire » est mise à leur disposition. Ces films ont été tournés sur des lieux de vie de la communauté africaine, et lors d’un entraînement de football, avec la participation d’associations de prévention et de couples de personnalités (Omar et Fred, avec Solidarité Sida dans un centre d’entraînement de l’OM, Aïcha Koné et C. Dechavanne, dans un salon de coiffure afro avec Ikambere, A’salfo du groupe Magic system et Daniela Lumbroso, sur le marché de Château rouge.)
Les partenariats avec Africa n°1 et RFI, pour créer des espaces d’échanges sur le VIH et les infections sexuellement transmissibles se poursuivent.
En direction des populations vivant dans les départements Français d’Amérique
La région Antilles Guyane est la région la plus touchée par le virus du sida. Elle fait l’objet d’actions ciblées, ancrées dans la culture locale. Ainsi RFO diffuse et aborde tout au long de l’année des sujets en lien avec la thématique du VIH et des IST dans l’émission « Matin péyi ». Certaines actions menées en métropole y sont toutefois également diffusées lorsqu’elles apparaissent adaptées. Ainsi est reprise en juin la campagne sur la chaîne de contamination « rester fidèle au préservatif » déjà diffusée au moment du 1er décembre 2005 en métropole. Cette campagne télévisée permet de faire prendre conscience de la chaîne de contamination potentielle qui se cache derrière nos aventures amoureuses et nos partenaires successifs. Elle invite, par sa signature, à « rester fidèle au préservatif ».
Notes
[1] Connaissances, attitudes, croyances et comportements face au VIH/sida en France, Novembre 2005.
Photos

Une jeune femme blanche des beaux quartiers : Claire est séropositive
Documents joints
![]() | Dossier de presse de l’INPES : ensemble luttons contre les discriminations des personnes séropositives (PDF, 136.7 ko) |