Chiffres du sida | Contamination et prévention
Le sida et l’usage du préservatif
30 mai 2006 (Le Monde)
Le sida et les campagnes de prévention qui ont suivi l’apparition de cette maladie ont joué un rôle considérable dans la généralisation de l’utilisation du préservatif. Mais il existe un marquage générationnel très fort - en 2000, 90 % des 15-19 ans ont utilisé un préservatif au premier rapport sexuel, contre 35 % des 26-34 ans et 5 % des 55-64 ans - et des disparités géographiques importantes.
Voir en ligne : Le sida
La pratique est plus fréquente dans les milieux urbains que ruraux, sans doute à cause d’une meilleure information des citadins et d’un accès plus facile et plus anonyme aux préservatifs.
Sans surprise, la pilule demeure le moyen de contraception le plus largement utilisé par les femmes, surtout entre 20 et 35 ans. Bien qu’il soit tout aussi adapté que la pilule pour une contraception temporaire, le stérilet reste associé aux mères de famille ne désirant plus d’enfants. Il est davantage répandu en milieu rural et parmi les femmes faiblement diplômées. La géographie des femmes de 15 à 49 ans n’utilisant pas de contraception fait apparaître de fortes hétérogénéités, avec des taux variant de 50 % à moins de 27 % et un "fait régional" très marqué. Ainsi, le Nord-Pas-de-Calais et le Sud-Est apparaissent les plus mal placés en termes de contraception. Cette situation peut être rapprochée des cartes des interruptions volontaires de grossesse (IVG) et des grossesses précoces (chez les moins de 18 ans) qui font de Provence-Alpes-Côte d’Azur et du Languedoc-Roussillon des régions "à risque" où la situation est "préoccupante", selon les auteurs de l’Atlas.
Pour des raisons liées à la difficulté d’accès à un centre pratiquant l’IVG hors des grandes agglomérations, le recours à l’avortement est plus élevé en milieu urbain, notamment dans les grandes villes. Néanmoins, de nombreuses exceptions à cette règle sont enregistrées, signe, notamment, d’une diversité des pratiques médicales locales.
Parmi les obstacles à l’utilisation d’une méthode efficace de contraception, les spécialistes retiennent la question du coût. Certaines pilules ne sont toujours pas remboursées par la Sécurité sociale, la prise en charge du stérilet est établie sur une base forfaitaire inférieure au prix réel de ce dispositif intra-utérin. Si on ajoute à cela le coût de la consultation médicale, l’aspect financier semble non négligeable dans l’accès à la contraception.
S. Bl.