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Sang contaminé en Libye : la Bulgarie contre tout marchandage pour libérer ses infirmières

11 novembre 2005 (AFP)

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SOFIA, 11 nov 2005 (AFP) - La Bulgarie se refuse à payer toute compensation à la Libye pour obtenir la libération de cinq infirmières condamnées à mort, a déclaré le ministre bulgare des Affaires étrangères Ivaïlo Kalfine vendredi à l’AFP.

"Ce n’est pas acceptable pour nous. On paie si on est coupable et ce n’est pas le cas pour les infirmières", a-t-il déclaré.

Cinq infirmières bulgares et un médecin palestinien ont été condamnés à mort, sous l’accusation d’avoir inoculé le sida à 426 enfants de l’hôpital pédiatrique de Benghazi (nord) avec des produits sanguins contaminés.

Les condamnés ont fait appel se reférant à l’expertise de savants renommés dont le co-découvreur du virus du sida, le professeur français Luc Montagnier, selon qui l’épidémie était due aux mauvaises conditions d’hygiène à l’hôpital et s’est déclenchée avant l’arrivée des Bulgares.

La Haute cour libyenne doit se prononcer mardi prochain sur la recevabilité de l’appel. Elle peut soit confirmer la peine de mort prononcée le 6 mai 2004, soit renvoyer le procès pour réexamen.

"Il n’est pas question" de payer de compensations aux familles des enfants contaminés", comme l’ont proposé les Libyens aux Bulgares en invoquant le droit islamique, car cela voudrait dire accepter qu’elles soient coupables, a déclaré M. Kalfine.

Cependant, a-t-il souligné, "nous éprouvons de la compassion pour la tragédie". Une ONG bulgare, selon le ministre, a acheté de l’équipement médical pour soigner les enfants malades, en coordination avec un plan d’action anti-sida en Libye de l’Union européenne, lancé le 5 septembre, d’une valeur d’un million d’euros.

L’UE, le Conseil de l’Europe et Washington ont demandé à plusieurs reprises la libération des infirmières.

"Ce n’est plus un cas bilatéral, c’est un sujet très en évidence qui attire l’intérêt de l’Union européenne et des Etats Unis", a souligné le nouveau chef de la diplomatie bulgare.

M. Kalfine a également démenti des articles de presse britannique, selon lesquels les infirmières qui ont passé près de sept ans en prison, pourraient être échangées contre un officier libyen condamné en Grande-Bretagne pour l’attentat de Lockerbie en 1988 contre un avion de PanAm qui a fait 270 morts.

Il n’y a aucun lien entre les deux : "je ne veux pas voir les infirmières utilisées dans ce contexte", a déclaré le ministre.