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Chiffres du sida

7.000 Français ont découvert leur séropositivité en 2004

6 décembre 2005 (AFP)

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PARIS (AFP) - Le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, s’est dit "inquiet" samedi de la recrudescence de la transmission du virus HIV en France, où 7.000 personnes ont découvert leur séropositivité en 2004 et 1.500 ont développé un sida avéré.

"Je suis inquiet. Inquiet de la recrudescence de la transmission, inquiet devant la diminution ou parfois même de l’absence de comportements de prévention", a déclaré M. Bertrand lors des Etats généraux d’élus locaux Contre le Sida, organisés à Paris.

"On estime à 7.000 le nombre de personnes ayant découvert leur séropositivité VIH en 2004, dont environ un quart a été contaminé dans les six mois précédant leur diagnostic", selon les dernières données de l’Institut de veille sanitaire (InVS), publiées samedi.

En 2004, 1.500 personne ont développé un sida avéré, selon l’institut. En France, 150.000 personnes vivent avec le VIH. Le sida y tue plus d’une personne par jour.

Or, "une personne sur deux développant la maladie n’était pas au courant de sa séropositivité", a souligné le ministre, relevant que la proportion de rapports sexuels non protégés avait doublé en 10 ans.

Les homosexuels masculins et les personnes d’Afrique subsaharienne, contaminées "majoritairement" par voie hétérosexuelle, sont plus particulièrement touchés, selon l’InVS. En revanche, la réduction de la transmission du VIH chez les usagers de drogue s’est confirmée en 2004.

"Les personnes de nationalité française, contaminées par des rapports hétérosexuels, représentent une proportion non négligeable des découvertes de séropositivité en 2004 (17%)", souligne l’InVS.

Mais "une découverte de séropositivité sur trois (32%) concerne une personne d’Afrique subsaharienne" et même "une découverte sur deux en Ile-de-France". Le nombre de cas de sida a augmenté de 44% entre 1998 et 2004 parmi les Africains, alors qu’il diminuait de 52% chez les Français.

Les femmes représentent les deux-tiers des découvertes de séropositivité chez les personnes d’Afrique subsaharienne en 2004. 21% des Africaines dépistées positives en France le sont à l’occasion d’une grossesse.

Par ailleurs, la surveillance des types de VIH circulant en France laisse penser qu’une partie des Africains contaminés l’ont été après leur arrivée sur le territoire.

Il existe également des disparités géographiques, l’Ile-de-France et les départements français d’Amérique (Guyane, Martinique, Guadeloupe) se trouvant nettement plus touchés.

Les homosexuels masculins représentent une découverte de séropositivité sur quatre en 2004, plus qu’en 2003 (24% contre 19% au 1er semestre 2003), dont la moitié sont des contaminations survenues dans les six derniers mois. Cette augmentation est particulièrement importante à Paris, relève l’InVS.

Phénomène "inquiétant", non seulement les homosexuels sont plus nombreux à prendre des risques, mais la prise de risque est plus fréquente chez les homosexuels séropositifs (56% contre 28% pour les homosexuels séronégatifs).

Une enquête auprès de la presse gay réalisée en 2004 montre aussi un doublement de la fréquentation des sites de rencontres sur le net, au détriment des lieux traditionnels entre 2000 et 2004, avec une "prise de risque plus importantes chez les internautes".

Ainsi, note l’InVS, "comparativement aux 33% des lecteurs de la presse gay qui déclarent avoir eu au moins une pénétration anale non protégée dans les douze derniers mois, ce sont 44% des internautes qui ont eu le même type de pratiques".