Bulgarie | Libye | Sang contaminé
Infirmières bulgares condamnées à mort : Parvanov attendu en Libye
27 mai 2005 (Le Monde)
Voir en ligne : Infirmières bulgares condamnées à mort : Parvanov attendu en Libye
Le président bulgare Gueorgui Parvanov devait se rendre vendredi à Tripoli pour y rencontrer Mouammar Kadhafi avant une décision judiciaire sur le sort de cinq infirmières bulgares condamnées à mort pour une épidémie de sida en Libye."M. Parvanov sera de retour demain" samedi, a indiqué à l’AFP sa porte-parole, Boika Bashlieva, sans toutefois confirmer le départ de M. Parvanov pour la capitale libyenne.Cette visite officielle, qui fait suite à une démarche similaire entreprise mardi par la commissaire européenne aux Relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner, apparaît comme une nouvelle tentative d’obtenir la relaxe des infirmières, dont la Bulgarie et plusieurs organisations internationales clament l’innocence.Le ministre bulgare des Affaires étrangères Solomon Passy, qui devait accompagner M. Parvanov, s’est toutefois montré prudent quant à l’issue de la rencontre."Je place des espoirs dans cette visite du président en Libye (mais) je ne voudrais pas qu’elle s’accompagne d’attentes trop élevées", avait-il déclaré jeudi lors d’une conférence de presse.Selon des diplomates cités par le quotidien bulgare Troud, les infirmières pourraient être autorisées à rencontrer brièvement M. Parvanov à Tripoli.La Haute cour libyenne doit se prononcer, le 31 mai, sur la recevabilité d’un appel interjeté par les infirmières.En mai 2004, les cinq infirmières et un médecin palestinien avaient été condamnés à mort par un tribunal libyen après avoir été reconnues coupables d’avoir inoculé le virus du sida à 380 enfants en effectuant des transfusions sanguines dans un hôpital pédiatrique de Benghazi (nord) où elles travaillaient. Quarante-sept enfants sont morts des suites de ces transfusions.Les six condamnés, qui ont toujours clamé leur innocence, ont déjà passé six années en prison.Leurs défenseurs s’appuient notamment sur des témoignages de spécialistes renommés, dont le Pr français Luc Montagnier, co-découvreur du virus du sida, qui ont affirmé sous serment que la contamination étaient la conséquence de mauvaises conditions d’hygiène de l’hôpital.En décembre, la Bulgarie avait refusé une proposition de Tripoli de libérer les infirmières en l’échange d’une somme équivalent aux indemnité versées par la Libye aux victimes de l’attentat de Lockerbie de 1988.Au cour de sa visite en Libye, Mme Ferrero-Waldner avait rencontré M. Kadhafi ainsi que les condamnés, et des enfants de Benghazi atteints du sida.