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Blandine Grosjean | Criminalisation des séropositifs | Didier Lestrade | Médias et communication

La pédagogie et l’équilibre selon Envoyé Spécial : réactions au publi-reportage de Jérémie Drieu pour la criminalisation des séropositifs

30 mars 2005 (lemegalodon.net)

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Didier Lestrade, Blandine Grosjean, Danielle Messager, Jérémie Drieu.

Ce sont quatre journalistes qui ont contribué à fixer les termes d’un débat dans lequel les séropositifs qui refusent la logique de la criminalisation n’existent pas, pour qui les seuls séropositifs à souffrir de leur contamination seraient les femmes contaminées par leur partenaire masculin, et qui méprisent ouvertement les associations qui craignent les conséquences de la criminalisation sur l’image publique des séropositifs.

Tous proclament leur volonté d’entendre toutes les voix. Tous (sauf Lestrade) se défendent d’être des partisans de la criminalisation, et récusent toute accusation de « militantisme » (un terme péjoratif pour ces journalistes).

Ces quatre chevaliers de l’apocalypse ont accompagné, soutenu et propulsé – parfois publiquement, parfois en coulisse – les revendications répressives et le discours venimeux de Femmes positives.

Survivre au sida avait longuement discuté avec Jérémie Drieu alors qu’il réalisait son reportage sur Envoyé Spécial. Le site survivreausida.net a même relayé l’appel à témoignage de Drieu, alors qu’il était « à la recherche de témoignages pouvant m’éclairer dans le débat sur la pénalisation ou la criminalisation de la transmission du VIH », précisant son souhait de « faire une émission pédagogique et équilibrée ».

Comme il l’explique dans ce petit entretien téléphonique réalisé avant la diffusion de son reportage, plus de 50 personnes concernées l’ont contacté, dont des personnes désapprouvant de la criminalisation.

Jérémie Drieu n’en a retenu aucun pour son reportage, et la seule personne qui récuse la logique de la criminalisation est la copine de Christophe Morat, alors que ce dernier est incarcéré. Le commentaire du reportage se réfère à « ceux qui pensent que l’amour aveugle », sans s’interroger sur ce que signifie ce soutien.

Pourtant, les témoignages de séropositifs, souvent contaminés dans des conditions atroces, s’accumulent pour dénoncer la logique de la criminalisation et s’inquiéter des conséquences de l’action des « criminalisateurs » pour l’image publique et les droits des séropositifs. Pourquoi ces voix-là n’intéressent-elles pas les journalistes ?

Alors, quel est l’équilibre atteint par le sujet de Drieu ? L’association AIDES s’est fendue d’un communiqué d’une rare agressivité, alors que les courriers pleuvent de donateurs mécontents dénonçant le soutien supposé d’AIDES aux contaminateurs… Aujourd’hui, Femmes positives aurait même l’intention d’utiliser la cassette de Drieu pour soutenir son travail militant.

Les articles de ces journalistes se trouvent sur le site survivreausida.net. Nous vous invitons à en prendre connaissance et à nous faire part de vos réactions