Cette lettre de Dentistes Sans Frontières (DSF) fut rédigée le 09 janvier 1992 soit quelques semaines avant la Mort le 19 février 1992 à l’âge de 38 ans de notre Ami MARTYR Christian GARVANOFF Hémophile Secrétaire Général de l’Association Des Polytransfusés Fils de Chirurgien-Dentiste.

Date : 9 janvier 1992

Objet : Peine de Mort par PENDAISON pour les DEALERS du SIDA

"Pour protéger les purs, Tu combattras les semeurs de SIDA"

"En laissant faire, complices donc coupables"

Monsieur le Président,

Nous avons l’honneur de vous demander l’exécution capitale des DEALERS du SIDA par la PENDAISON.

Attendu que les virus du SIDA frappent, sans discrimination, toute l’Humanité, la propagation volontaire des virus du SIDA est la définition absolue, authentique, car Universelle, de CRIMES CONTRE L’HUMANITÉ. Les crimes contre l’Humanité sont imprescriptibles.

On ne pouvait abolir la peine de mort pour la qualification criminelle absolue, qualification qui n’existait pas à l’époque. La décision du Parlement Français et la signature d’une Convention Européenne sont donc nulles et non avenues en l’espèce.

Conséquemment et quelque soit la date de ce crime, la peine de mort doit formellement être requise.

Tout condamné à mort aura la tête tranchée, attendu que le sang présente un risque potentiel pour le bourreau et ses aides, l’exécution capitale doit être effectuée par la PENDAISON.

Pour raison humanitaire, dans la mesure du possible, que la pendaison-strangulation soit remplacée par la pendaison-rupture des vertèbres cervicale par la chute d’une hauteur suffisante du corps du supplicié.

Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de notre très haute considération.

C’est à la fin des années quatre-vingt que Jean Peron-Garvanoff, président de l’Association des polytransfusés, dépose la première plainte pénale visant les responsables de la transfusion qui ont laissé le sang contaminé sur le marché même après la mise au point du test de dépistage du sida. Dans la foulée, le sang contaminé éclate sur la place publique, et il devient une affaire politique et un scandale.

Samuel Claude est chirurgien dentiste et militant. Il a été de tous les combats menés par l’Association des polytransfusés et deviendra président de l’Association de défense des victimes de l’affaire du sang contaminé.

Chirurgien dentiste, il a toujours dénoncé les dangers de la contamination dentaire alors que les messages de prévention se voulaient rassurants, au mépris parfois des faits ou de l’absence d’information sur la transmission du virus du sida.

Aujourd’hui, les responsables de la santé publique sont sortis indemnes de l’affaire du sang contaminé, et on assiste au spectacle de procès intentés par des séropositifs contre d’autres personnes contaminées, au nom de la morale.

Comment en sommes-nous arrivés-là ? Qui est responsable des 6000 contaminations par le VIH chaque année en France ? Y a-t-il une responsabilité du politique lorsqu’une personne en contamine une autre ?

Y a-t-il un parallèle à faire entre l’affaire du sang contaminé et les procès pour contamination aujourd’hui ?

Les hémophiles ont obtenu une indemnisation financière pour leur contamination. Aujourd’hui, une cour d’appel a octroyé près de 300 000 euros à deux parties civiles dans la première condamnation d’un séropositif pour contamination. De plus, c’est le délit d’administration d’une substance nuisible qui a été retenu par les juges pour condamner à six ans d’enfermement un séropositif...