Skip to main content.

Criminalisation des séropositifs

Un militant de Femmes positives : « Je ne souhaite plus militer pour l’incarcération des contaminateurs-trices »

28 janvier 2005 (lemegalodon.net)

| Votez pour cet article

Je suis adhérent, hétéro, séronégatif, de l’association Femmes Positives. Je suis heureux que le débat sur la pénalisation soit enfin ouvert, et que l’action de Femmes Positives ait pu contribuer à la prise de conscience de ces comportements condamnables.

Je ne souhaite plus, personnellement, militer pour l’incarcération des contaminateurs-trices et je préfère ne m’occuper que de prévention des risques, en essayant de travailler avec tous les acteurs de la lutte contre le sida. On peut, on doit faire le constat des divergences et toujours essayer de trouver des solutions satisfaisantes, alternatives. Cela passe par ne plus s’injurier mutuellement, tout en cessant de s’ignorer superbement les uns, les autres. Avec autant de divisions et de chapelles dans le monde de la lutte contre le sida, j’en viens parfois à me dire que pour tout observateur de cette lutte, s’y reconnaître entre toutes les chapelles relève, souvent, de l’exploit... La seule convergence commune à chaque structure c’est les personnes atteintes, à soigner, aider, écouter, accompagner. La ghettoïsation imposée aux Femmes Positives les a contraintes à se chercher, se trouver, puis se compter, et une, et une, et une, et chaque fois plus fortes. Tant mieux. Il leur appartient de prôner la prison. Je m’inscris moi dans une démarche différente, à part sur la forme que doit revêtir la sanction. Je ne saurai jamais envoyer quelqu’un en prison. Et je sais comment on y traite les personnes malades. N’est pas Papon qui veut...

Je ne m’occupe donc plus que de prévention. Le débat sur la pénalisation déclenche d’ores et déjà des réactions virulentes de par et d’autres. Or, tôt ou tard, tout le monde devra bien s’assoir autour d’une table et se parler, il y a va de l’intérêt de centaines de milliers de gens, ici, des millions dans le monde. Je n’ai pas envie de réduire le débat sur l’appréhension du sida à la seule pénalisation. Les constats des échecs sont écrits, commentés, palabrés, etc... Quand est-ce que ça va s’arrêter toute cette comédie qui serait une pitrerie si elle n’avait des conséquences aussi tragiques...

Voilà, voilà pourquoi je ne veux me préoccuper que de prévention, parce, qu’à priori, c’est le seul terrain sur lequel les divergences ne sont pas fondamentales.

Youssef, de Marseille