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L’inexcusabilité ou l’histoire d’une contamination par le VHC au sein d’un cabinet dentaire
23 novembre 2004 (egora.fr)
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Une procédure engagée par une assistante à l’encontre de son employeur, chirurgien-dentiste, après qu’elle eût été contaminée par le virus de l’hépatite C, a fait surgir la notion d’inexcusabilité. En somme, selon les juges, le praticien n’avait pas été suffisamment précautionneux dans la protection de sa salariée, dans l’exercice de ses fonctions. Pour cela, il était inexcusable. Pourtant, son assistante avait été déjà reconnue comme victime d’une maladie professionnelle et dédommagée selon les règles en vigueur. Mais elle souhaitait obtenir un capital complémentaire, aux motifs que cette contamination résultait d’une « faute ».
En réalité, aucun texte ne définit légalement une faute inexcusable et ce sont donc les cours de justice qui les déterminent. Sur ce cas d’espèce, une autre assistante avait été contaminée dans le même cabinet ; des examens sérologiques de la demanderesse l’avaient informée de sa propre contamination, dont est résulté son licenciement pour inaptitude à exercer son métier ; et son classement en maladie professionnelle.
La faute du praticien a été constatée par les juges au prétexte qu’il savait qu’il soignait des patients porteurs de l’hépatite C et n’avait pas pris toutes les mesures nécessaires pour protéger son personnel, savoir : édicter des consignes précises (même à l’égard de quelqu’un de conscient des risques) et en contrôler l’application.
C’est ce qu’on nomme une « obligation de sécurité résultat ».
Que fallait-il qu’il fit pour ne pas être en faute ? Voilà la règle obligatoire :
procéder à l’identification des risques et dangers pour chaque geste du salarié dans le cabinet ;
évaluer leur niveau et les consigner par écrit ;
mettre en place pour chaque risque, par écrit, les consignes de sécurité pour les éviter ;
informer les salariés sur ces risques et les moyens de les éviter (signature au bas de la récapitulation) ;
leur rappeler les obligations de vaccination ;
dresser le catalogue des mesures universelles de protection en matière d’hygiène et d’asepsie (démarche qualité) ;
rappeler les mesures immédiates en cas de blessure (lavage, désinfection, consultation médicale et déclaration d’accident du travail, information des assureurs) ;
s’informer auprès des assureurs de sa couverture en cas de « faute inexcusable » ;
surveiller le respect par les caisses de la procédure de reconnaissance de maladie professionnelle.
Le tout doit être consigné, transmis par écrit au personnel et une sérologie régulière de contrôle doit être proposée au personnel.
Une histoire exemplaire qui ne se limite bien entendu pas au champ de la chirurgie dentaire !
Forum de discussion: 1 Message
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L’inexcusabilité ou l’histoire d’une contamination par le VHC au sein d’un cabinet dentaire
Etes-vous sûr de la liste des règles obligatoires que le praticien doit écrire et faire pour ne pas risquer de faut inexcusable ? Sur quel document, ou sur quelle circulaire est-elle inscrite. Quels sont vos référenciels ? Est-ce la demande ou la conclusion du jugement ?il s’agit dans le cas de cettepersonne d’un accident d’exposition au sang. Il est vrai que la conduite à tenir doit être affichée dans les cabinet avec le numéro de l’hôpital le plus porche ou se trouve le médecin référent. En d’autres termes, 1) pouvez-vous m’indiquer si d’autres risques que ceux des AES existent pour les salariés (ligne 1) 2) le niveau n’est déterminé nulle part. Avez-vous des documents sur ces "niveau de risques" qui je crois ne concerne -à nouveau- que les AES (ligne 2) 3) les consignes par écrits ne concernent que les AES, c’est à dire les incidents consécutifs à des piqures et coupures. Y en à-t-il d’autres ? À part ces trois points qui posent un problème d’authenticité ou de références dont je serai heureux d’avoir une information, le reste est normal, car il est dépendant de tout sécurité sanitaire. Merci de votre réponse.