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Drogues et réduction des risques (RDR)

Une centaine de toxicomanes expulsés d’un squat au nord de Paris

7 septembre 2004 (AFP)

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Plus d’une centaine de personnes, pour la plupart toxicomanes selon les associations, ont été expulsées, mardi matin, d’un entrepôt insalubre, au nord de Paris, a constaté une journaliste de l’AFP.

"Ce sont 126 personnes dont 46 femmes qui ont été évacuées", a précisé la préfecture de Seine-Saint-Denis.

Cet entrepôt, "le plus important squat d’usagers de drogue de la région parisienne", "occupé depuis plus d’un an" selon l’association Act-up, était situé sur le territoire de la ville de Saint-Denis, à la frontière de Paris, près de la porte de la Chapelle.

Plusieurs associations - telles Coordination Toxicomanies 18, Aides, Proses ou Médecins du Monde - étaient présentes lors de cette évacuation programmée, menée sans incident.

Elles ne s’opposaient pas à la fermeture du lieu, "devenu dangereux" et "absolument insalubre" selon Act-up, mais ont interpellé les pouvoirs publics sur le sort de ces personnes en errance.

"95 % d’entre elles sont des personnes sans domicile fixe, des fumeurs de crack, qui, dans leur grande majorité, sont renvoyés à la rue", a estimé Pierre Leyrit, le directeur de Coordination Toxicomanies 18, appelant à "réouvrir le débat sur la création de lieux de consommation de drogue encadrés".

"On est tout à fait d’accord pour que ce genre de lieux ferme, mais on sait très bien que ces personnes vont trouver d’autres squats tout aussi sordides, ou revenir sur les lieux de deal ouverts, dans les quartiers populaires de Paris tels que Stalingrad", a estimé Eric Labbé d’Act-Up.

Selon l’association, des dizaines d’usagers de drogue habitaient l’entrepôt, des centaines y trouvaient refuge occasionnelement et certaines prostituées chassées des boulevards s’y étaient installées.

Act-Up a demandé "la création de lieux d’hébergement adaptés aux besoins des usagers de drogue (tel le Sleep In, à Paris, qui accueille au maximum trente personnes), l’ouverture d’espace de consommation encadrés, comme il en existe dans les grandes villes de Suisse, d’Allemagne ou des Pays-Bas et l’abrogation de la loi de 1970" sur l’usage des stupéfiants.

La préfecture de Seine-Saint-Denis a de son côté déclaré qu’"il a été proposé aux personnes évacuées des hébergements temporaires d’un mois", à Aulnay-sous-Bois, Pantin, Saint-Denis ou Paris, "soit au total vingt-trois chambres".

La SNCF, gestionnaires des lieux, avait demandé l’évacuation des bâtiments et commandé leur démolition, en évoquant "des troubles à l’exploitation ferroviaire" et "des pressions du voisinage", selon un correspondant SNCF sur place.