Drogues et réduction des risques (RDR) | Observance thérapeutique | Sustiva®
Une clinique montréalaise cherche à mieux prendre en charge les utilisateurs de drogues
2 septembre 2004 (CATIE News)
1 Message | | Votez pour cet article
Voir en ligne : Une clinique montréalaise cherche à mieux prendre en charge les utilisateurs de drogues
Des soutiens psychologiques aident les patients sous efavirenz à suivre plus fidèlement leur traitement
L’efavirenz (Sustiva, Stocrin) est parfois utilisé dans le cadre de combinaisons de médicaments anti-VIH mais, à l’instar de tous les médicaments, l’efavirenz provoque des effets secondaires. Les effets secondaires spécifiques à l’efavirenz touchent le cerveau et le système nerveux central (SNC) et peuvent comprendre problèmes de sommeil, de concentration et de cognition. Ces effets ont tendance à se déclarer au tout début du traitement et s’estompent habituellement au cours du premier mois du traitement. Cependant, pour certaines personnes vivant avec le VIH/sida (PVVIH), les effets secondaires liés à l’efavirenz risquent de persister, voire de s’aggraver. De plus, de nouveaux effets secondaires peuvent apparaître à mesure que le traitement se prolonge, y compris rêves intenses ou cauchemars, hallucinations et dépression. À cause de la détresse causée par ces effets secondaires, certaines PVVIH décident de cesser l’usage de l’efavirenz.
Des chercheurs à la Clinique l’Actuel de Montréal ont mené une étude [1] pour déterminer si des soutiens psychologiques pourraient aider les utilisateurs de l’efavirenz à mieux composer avec les effets secondaires de celui-ci et à poursuivre leur traitement. L’équipe a analysé les dossiers médicaux de patients ayant reçu de l‘efavirenz entre 2002 et 2004. Plusieurs d’entre eux avaient participé à un programme de soutien psychologique. Chose peu surprenante, on a trouvé que l’accès à un tel programme aidait une majorité de patients à poursuivre leur traitement.
Détails de l’étude
Les chercheurs ont analysé les dossiers de 89 participants (10 % de femmes, 90 % d’hommes) qui recevaient de l’efavirenz. Trente d’entre eux avaient participé à un programme de soutien psychologique qui comportait les éléments suivants :
jusqu’à 10 consultations auprès d’un psychologue pour les aider à comprendre les sentiments qu’ils éprouvaient à cause de l’efavirenz ;
analyse des rêves, y compris discussions et exercices d’écriture et de création artistique.
Résultats
Sur l’ensemble des participants, 31 % ont cessé de prendre l’efavirenz pour les raisons suivantes :
effets secondaires touchant le SNC ;
préférence personnelle ;
nausées, vomissements ou diarrhées ;
échec virologique.
Après avoir comparé le nombre d’abandons enregistrés pendant les six premiers mois, les chercheurs ont constaté les différences suivantes entre les PVVIH ayant bénéficié d’un soutien psychologique et les autres :
nombre d’abandons chez les participants au programme de soutien psychologique – 7 PVVIH ;
nombre d’abandons chez les participants n’ayant reçu aucun soutien – 20 PVVIH.
Cette différence est significative du point de vue statistique, c’est-à-dire non attribuable au seul hasard. Les chercheurs ont trouvé que le programme de soutien aidait les PVVIH à mieux composer avec leurs rêves et à mieux les comprendre. Ainsi, la détresse causée par des rêves bizarres ou des cauchemars s’est atténuée et le risque de dépression a diminué. D’autres cliniques qui suivent des patients sous efavirenz pourraient trouver ce genre de programme de soutien utile.
Sean R. Hosein
Notes
[1] Thomas R, Machouf N, Adams D and Trottier B. The Effect of a Psychotherapeutic Intervention Support on Patients Treated by Efavirenz. XV International AIDS Conference, July 11–16, Bangkok, 2004. Abstract WePeB5883.