Cela fait vingt ans que Laurent est prisonnier du monde carcéral. Dès 1984 il apprend qu’il est séropositif, dés lors son combat pour la liberté de mourir en homme libre a commencé. Une lutte acharnée qu’il raconte dans son livre « la guillotine carcérale (ed. Nautilus) », ce titre exprime a lui seul la barbarie de l’institution pénitentiaire et sa négation des droits de l’homme.

Aujourd’hui Laurent est condamné à trente ans pour vols de banques et évasions, sa date de libération est fixée à janvier 2021. Autant dire qu’il est condamné à la peine de mort alors que celle-ci a été abolie en 1981.

En 1996 la maladie s’est déclarée, une pneumocystose aiguë a failli l’emporter alors qu’il se trouvait en quartier d’isolement, il échappe à la mort de justesse grâce à l’arrivée des trithérapies, ce qui n’a pas empêché son retour en Q.I. (Quartier d’Isolement) durant des années.

Depuis, son état de santé s’est stabilisé, mais jusqu’à quand ?

Laurent est malade depuis plus de vingt ans et a survécu dans des conditions de détention indignes qui feraient frémir tous citoyens d’un pays civilisé, mais comme nous le savons, en France la prison reste le dernier bastion du non droit et de l’arbitraire.

C’est là que s’expriment, sous les formes les plus variées, l’oppression et la répression d’un état sur une catégorie d’individus privés non seulement de liberté mais aussi de tous leurs droits.

De nombreux rapports en font état depuis des années sans que cela change quoique ce soit. L’indignation de nos responsables politiques reste souvent lettre morte. Personne n’ose toucher au sujet « prison » de peur sans doute de se salir les mains ou de passer pour un laxiste auprès de l’électorat, et puis, après tout, le sort d’un détenu est-ce que ça compte vraiment auprès de l’opinion publique ?

La loi Kouchner permet une suspension de peine, Laurent en a fait la demande même si cela lui sera refusé à cause de son état de santé passagèrement amélioré, il compte demander sa libération refusant de sortir agonisant. Ancien préfet et nantis ont, eux, la chance d’être libre, nous demandons la même chose pour tous les autres détenus malades et pour Laurent en particulier. Il faut que l’acharnement judiciaire à son encontre cesse. Vingt de prison pour un malade du sida ça suffit ! Il est temps de revenir à la civilisation du progrès et des lumières tel qu’on nous l’enseigne dans nos écoles. Nous avons décidé de soutenir Laurent, et à travers lui tous les autres détenus concernés, pour que cesse les traitements inhumains et dégradants, pour que cesse le maintien des détenus malades dans nos prisons, pour l’abolition réelle de la peine de mort qui, par la longueur des peines, ne laisse que peut d’espoir aux condamnés et enfin pour que cesse les suicides de prisonniers véritable hécatombe dans le monde carcérale.

Le combat de Laurent est le notre car, comme le dit ce vieil adage : « qui se tait consent ! »

Nous ne pouvons rester sans réagir face à tant d’injustice et d’inhumanité, un jour l’histoire nous donnera raison car cette cause est juste.

Nous vous demandons donc de nous rejoindre pour soutenir Laurent en vous inscrivant nombreux auprès de BAN PUBLIC, ainsi pourrons-nous peut-être, tous ensemble changer les choses et faire évoluer la situation intolérable qui règne dans nos prisons, véritable insulte à la déclaration des droits de l’homme.

Nous vous appelons tous à signer la pétition sur le site de Ban public.