Le point sur le Projet Nereïs en février 2004

L’origine de ce projet est un triple constat :

1. le besoin sanitaire croissant en recherche anti infectieuse (anti-bactériens, anti-viraux , anti-fongiques et anti-parasitaires), et l’abandon de cet axe thérapeutique par nombre de « big pharma » au prétexte de rentabilité.

1. l’absence en France, à ce jour, de structure publique de développement du médicament permettant de valoriser le potentiel de la recherche publique ou des fondations, mais une volonté commune du CNRS et de l’INSERM de mettre sur pied une structure de criblage pour l’ensemble de la chimiothèque nationale.

1. L’obligation pour nombre de PME/PMI de l’Industrie Pharmaceutique et d’entreprises de biotechnologies, pour passer au stade de recherche avancée ou de développement de leurs molécules, de faire appel à des entreprises extérieures, dans la mesure où celles-ci ne possèdent pas les structures de développement chimiques industriels et n’ont pas toutes leurs activités intégrées sur un même site.

Partant de ce constat global, nous avons imaginé une structure basée sur trois pôles – recherche – développement – formation-, et avons déterminé quatre objectifs principaux :

 Le maintien d’un maximum de compétences et d’activités sur le centre de R&D de Romainville, ainsi que la sauvegarde d’une recherche française et Européenne de haut niveau dans le domaine des anti-infectieux, concourant, par-là même, à une indépendance thérapeutique dans cet axe qui n’est plus travaillé à cette échelle dans la CEE.

 Le développement d’une collaboration des recherches publiques et privées, par la création de plates-formes technologiques susceptibles de maintenir une compétence scientifique de haut niveau, tout en donnant à celle-ci les moyens de s’exprimer

 L’apport de structures de développement pré-clinique et clinique susceptibles de valoriser, dans les domaines pharmaceutiques, les découvertes issues de la recherche publique ;

 La création d’un pôle de formation aux métiers du médicament qui manque, tant au niveau régional que national, en collaboration avec les universités, les écoles, les collectivités territoriales. Ce centre pourrait ainsi devenir une « pépinière » à même d’entretenir le niveau d’excellence de ce pôle.

La viabilité financière de la société issue du projet Nereïs serait assurée, dans un premier temps, par un ensemble de clients contributeurs :

 en tout premier lieu par Aventis, qui utilise déjà ce savoir-faire et qui en connaît la qualité, et ceci pour une période qu’il reste à définir, mais suffisant pour assurer le lancement et la pérennité du groupe.

 par de nombreux industriels de la pharmacie, que ce soit au niveau de la recherche ou du développement, en effectuant une recherche pharmacologique « à façon » dans les domaines de compétences traditionnels du site, mais aussi en effectuant des études de développement pré cliniques ; de nombreux petits et moyens industriels de la pharmacie ne possédant pas de structures adaptées à cette activité. Ainsi, tout produit, à quelque stade de développement qu’il soit, pourraient bénéficier des savoir-faire, équipements, infrastructures, et connaissance en organisation de développement, présents sur le site.

Dans un second temps, suite au désengagement progressif d’Aventis, le relais financier serait assuré, d’une part par l’augmentation de la clientèle de R&D, mais surtout par la valorisation d’une recherche propre et la vente à des tiers des molécules issues de celle-ci.

La création de Nereïs permet d’inverser la spirale de diminution des capacités de recherche et de diminution du potentiel industriel pharmaceutique en France

Nereïs permettrait de renforcer les liens et de valoriser les travaux de la recherche publique et académique.

Nereïs permettrait de lancer des programmes d’envergure sur des programmes nationaux et internationaux de recherche et de développement sur de problèmes majeurs de santé publique en lien avec les autorités.

Nereïs participerait à la formation initiale et professionnelle aux métiers du médicament et constituerait un bassin d’emplois scientifiques conséquent tant au niveau de sa structure privée qu’au niveau des plate-formes mixtes, permettant enfin aux jeunes de voir l’avenir autrement que par l’ANPE ou une expatriation aux USA.

L’ensemble des personnes que nous avons rencontré, de la communauté scientifique, des services techniques des ministères de la recherche et de l’industrie, des ONG et de l’OMS ont tous reconnu l’utilité d’une telle structure.