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Angleterre | Criminalisation des séropositifs

Un séropositif africain reconnu coupable d’avoir sciemment infecté deux femmes

14 octobre 2003 (AFP)

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LONDRES, 14 octobre 2003 (AFP) - Un homme séropositif de 38 ans, Mohammed Dica, a

été reconnu coupable mardi d’avoir sciemment infligé "des coups et blessures

biologiques" à deux femmes en leur transmettant le virus VIH, une première en

Angleterre et au Pays de Galles, a-t-on appris de source judiciaire.

La condamnation sera rendue le 3 novembre, a précisé le juge Nicholas

Philpot, qui a refusé de laisser l’homme en liberté sous caution et laissé

entendre que la peine serait lourde.

"Si je devais prononcer la condamnation aujourd’hui, il irait sans aucun

doute en prison et pour longtemps", a-t-il déclaré.

Selon le procureur Mark Gadsden, Mohammed Dica a, en ne prévenant pas les

deux femmes, infligé des dommages aussi graves que s’il les avait frappées à

la tête avec un marteau.

Selon un médecin, qui a témoigné lundi, les deux femmes pourraient décéder

dans les dix ans à venir.

Selon le procureur, Mohammed Dica avait persuadé les deux femmes d’avoir

des rapports sexuels avec lui sans prendre de précaution particulière après

avoir dit à la première qu’il avait subi une vasectomie et affirmé à la

seconde qu’il l’aimait et voulait avoir des enfants.

"Une façon plus habituelle d’infliger des coups et blessures est de se ruer

dans la rue et frapper quelqu’un avec un marteau et de lui défoncer le crâne",

a affirmé M. Gadsden.

"Ici, nous suggérons qu’il y a coups et blessures psychologiques. Il a

froidement et sans pitié infecté ces deux femmes", a-t-il poursuivi.

"Il ne peut y avoir de meilleur exemple de coups et blessures volontaires

que d’infecter quelqu’un par le virus VIH. Une fois qu’il est touché, c’est la

fin. Cela peut prendre un peu de temps avant que vous en mouriez mais vous

mourez inévitablement", a déclaré le procureur.

Le policier chargé de l’enquête, Jo Goodall, a estimé qu’il s’agissait

"d’un cas qui fait jurisprudence, étant le premier cas de poursuite en

Angleterre et au Pays de Galles ayant abouti à une condamnation pour avoir

transmis une maladie sexuellement transmissible, dite VIH".

"J’admire le courage de ces deux femmes qui ont parlé et je respecte le

verdict du jury qui a rendu justice", a-t-il ajouté.

En 1866, un homme du nom de Bennett avait été condamné pour agression

sexuelle après avoir transmis à sa nièce une blennorragie.

Il y a plus de 100 ans, un homme qui avait transmis la même maladie à son

épouse avait déjà été condamné pour "coups et blessures", mais la Haute Cour

avait ensuite annulé cette condamnation.

Depuis, la justice anglaise et galloise n’avait jamais reconnu coupable

d’agression ou de coups et blessures un homme ayant donné une maladie

sexuellement transmissibles à son épouse, les relations étant considérées

comme consenties dans le couple.

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