L’ANRS, le Parisien, et l’annonce prématurée du vaccin thérapeutique

Les journalistes et les séropositifs : le cas du Parisien

Il y a tout juste un mois, le journal le Parisien titrait « Enfin un vaccin pour les malades du sida ! ». Il s’agissait en fait des premiers résultats des recherches françaises pour un vaccin thérapeutique.

Il n’y a pas pour l’instant de vaccin ou de médicaments qui peuvent guérir du sida.

Sachant que le Parisien est le quotidien le plus lu en banlieue et donc par les séropos issus de l’immigration, l’émission avait corrigé les erreurs de faits de l’article et dénoncé l’irresponsabilité des journalistes.

Mardi dernier, j’ai appelé l’auteur de l’article, Marc Payet, et son responsable, Philippe Duley, au journal le Parisien.

A vous d’en juger.

Nous avons demandé à Yves Levy, responsable d’un essai thérapeutique de l’ANRS, son point de vue sur l’article du Parisien. Voici un extrait de sa réponse.

Pour faire le point sur les recherches pour un vaccin thérapeutique, le professeur Yves Levy sera avec nous prochainement. Faites-nous parvenir vos questions.

Pour en savoir plus, vous pouvez aussi nous écrire pour demander le CD de nos deux émissions entièrement consacrées à ce thème que nous suivons attentivement depuis octobre 2000.

Bref, une chose est sûre : si un jour le vaccin pour les séropos arrivent, vous le saurez en écoutant régulièrement cette émission avant de le lire dans le Parisien.

Questions à l’intention de la rédaction du Parisien

 Pourquoi avez-vous utilisé le mot « vaccin curatif » qui n’est pas mentionné dans la communication de l’ANRS ?

 Vous écrivez que la tri thérapie combat les maladies opportunistes, mais c’est faux : elle s’attaque au virus et permet au système immunitaire de se reconstruire. Quelle est votre connaissance ou compétence sur le VIH ?

 Vous écrivez : « la plus grande épidémie du siècle est en train d’être enrayé », qu’est-ce qui vous permet d’écrire cela ?

 Vous avez réalisé un entretien avec Michel Kazatchkine, dans lequel il précise qu’il ne s’agit pas de guérison, comment alors justifiez vous le fait d’avoir choisi le terme « curatif » qui implique justement la guérison ?

 Yves Levy, que nous avons interrogé, vous renvoit l’entière responsabilité de l’exagération dans l’article…

 Avez-vous conscience des dégâts occasionnés par cet article ?