Madeleine Gardarin, patronne d’Emmaüs Alternatives, veut expulser une femme battue pour avoir aidé les résidents malades de son hôtel d’hébergement
21 avril 2000 (lemegalodon.net)
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Madame K.Z. obtient le maintien de son hébergement.
Vendredi soir, à la dernière minute, Madame K.Z. a été obligée de déménager dans un autre foyer d’Emmaüs du 12e arrondissement. Nous venons d’apprendre que, suite aux interventions de Migrants contre le sida, Madeleine Gardarin s’est engagée oralement à ne pas expulser Madame K.Z. et de lui trouver une vraie solution à son problème de logement.
Communiqué de presse à l’AFP - 21 avril 2000 à 16h
Madame K.Z. est hébergée depuis un mois par l’association Emmaüs Alternatives (22, rue des Fédérés, 93100 Montreuil). Depuis deux semaines, elle fait le ménage et le nettoyage de l’ensemble du local de cette association, sans contrat de travail, et en échange de 200 F par semaine, dont une partie en bons alimentaires.
Hier soir, un salarié d’Emmaüs lui a annoncé, sans préavis, qu’elle devait quitter sa chambre d’hôtel vendredi matin. Emmaüs l’accuse d’avoir enfreint le règlement intérieur en invitant son ami chez elle sans en avoir demandé l’autorisation.
Alerté par un autre résident de l’hôtel, ce matin deux militants de Migrants contre le sida ont accompagné Madame K.Z. à son rendez-vous avec Emmaüs, pour tenter d’obtenir un relogement ou au moins quelques jours d’hébergement, le temps de trouver une autre solution. Madeleine Gardarin, directrice, a immédiatement appelé la police, refusant toute discussion sur la situation de Madame K.Z.
Un salarié s’est proposé pour trouver lui-même une solution, mais Madeleine Gardarin le lui a formellement interdit, déclarant : « J’ai plus rien à faire avec elle ».
Ce que Madeleine Gardarin n’a pas supporté, c’est que des précaires hébergés par une de ses nombreuses structures s’entraident et se soutiennent. En effet, Madame K.Z. était connue et appréciée par les autres résidents car elles s’occupait de tout le monde, et elle préparait à manger pour les résidents malades. Pour cette femme, le principe de solidarité est valable pour tout le monde, qu’ils soient ou pas malades du sida.
Si Madame K.Z. tient à rendre publique sa situation, c’est parce qu’elle n’a pas le choix face au pouvoir presque total de l’association Emmaüs sur sa vie, mais c’est aussi parce qu’elle voudrait que d’autres femmes qui partagent son parcours de violences conjugales et de précarité n’aient plus jamais à subir les mêmes humiliations aux mains des associations humanitaires.
Migrants contre le sida craint les représailles contre Madame K.Z. et les autres résidents. Madeleine Gardarin a clairement l’intention de la punir pour avoir résisté et refusé sa décision totalement arbitraire. Elle pourrait tenter de profiter du fait que Madame K.Z. est abattue physiquement et moralement du fait de tout ce qu’elle a subi ces derniers mois. En tout cas, Madeleine Gardarin entend clairement tout faire pour dénigrer le passé de Madame K.Z.
Migrants contre le sida demande :
- à M. Jean ROUSSEAU, président d’Emmaüs France (179 bis quai Valmy, 75010 Paris, tél. 01 46 07 51 51, fax 01 46 07 69 10) d’intervenir afin de garantir que Madame K.Z. ne soit pas expulsée par Emmaüs Alternatives, et de lui proposer un relogement lui permettant de vivre avec son ami dans des conditions décentes et sans subir de harcèlement humiliant.
- Aux précaires et aux associations d’appeler Madeleine GARDARIN (tél. 01 48 51 64 51, fax 01 48 51 66 06) pour exiger qu’elle arrête de harceler Madame K.Z. et pour empêcher son expulsion et obtenir un vrai relogement.
Paris, le 21 avril 2000 à 16h
Contact presse : Reda Sadki 08 70 25 12 50