Drogues et réduction des risques (RDR)
Lettre de l’Association Française pour la Réduction des risques
16 mai 2000 (AFR)
PARIS, le 16 mai 2000 (AFR)
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Mme Catherine COM
M Jean DHEROT
Direction Générale de la Santé
Madame, Monsieur,
Les PES soussignés et l’Association Française pour la Réduction des risques s’inquiètent de la décision de retirer du marché les seringues à insuline 2 ml équipées d’aiguilles 12,5 mm / 33 100° permettant les injections intraveineuses.
La société Becton Dinckinson semble oublier que les diabétiques insulino-dépendants ne sont pas les seuls utilisateurs de ce matériel.
A l’arrêt de fabrication des seringues insulines 2cc va suivre leur interdiction par un texte de l’AFSSPS (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé ) qui sera rendu publique d’ici quelques jours.
Comment ne pas craindre que, lorsque tous les diabétiques auront remplacé les seringues par le système des stylos auto-dosés, ce seront peut-être les seringues 1 ml dont la production cessera ?
Certes, il reste possible de se « replier » sur les seringues 2,5 cc de la gamme Plastipak[base ’] ( Becton Dickinson ) qui doivent être distribuées d’aiguilles détachables, mais les aiguilles sont inadaptées pour de très nombreux usagers :
- trop grandes pour les aiguilles à « embout orange » (5 10° / 16 mm),
- trop petites pour les aiguilles à « embout marron » (10 mm / 45 100°),
- beaucoup plus coûteuses pour les aiguilles à « embout jaune crème » (13 mm / 29 100° ) produites suivant une technologie particulière, et sur de petites séries elles reviendraient probablement plus de trois fois plus chères aux programmes.
Supprimer un matériel utilisé par les usagers de drogues, c’est aussi majorer les risques et les dommages liés aux injections.
Le temps de maîtriser le nouveau matériel les usagers risquent de se « rater » occasionnant ainsi de nouveaux dommages à un système veineux bien endommagé.
D’autre part, l’utilisation des embouts détachables majore les risques infectieux, ainsi que les risques de chocs anaphylactiques ( les « poussières » ) liés à l’injection :
- en enfilant l’aiguille sur la seringue, il extrêmement difficile de ne pas la toucher, et donc de la souiller
- la tentation est grande pour les usagers d’aspirer directement par le bout de la seringue (sans aiguille), et donc de faire pénétrer dans la préparation davantage d’impuretés voire même de fines particules solides.
- ceux qui possèderont les anciens modèles seront amenés à les réutiliser et peut-être à les partager.
Le respect de procédures d’hygiènes rigoureuses et contraignantes est pour le moins problématique compte tenu des modes de vie des usagers marginalisés, de leur environnement et de l’effet des produits.
Alors que les usagers de drogues avaient commencé à intégrer le message « un shoot = une seringue neuve » et que les PES, après une longue réflexion, avaient fait le choix de répondre aux besoins des usagers par la mise à disposition d’un matériel adapté, il est à craindre de voir réapparaître des comportements à risque : une seringue souillée avec une aiguille stérile, ou le contraire.
Il est illusoire de penser supprimer l’injection de médicaments détournés en supprimant le matériel utilisé.
D’autre part, en tant qu’acteurs de la réduction des risques, nous refusons d’occulter la problématique inhérente à l’utilisation des seringues 2cc. En effet, une part importante des usagers de drogues à recours aux seringues 2cc pour s’injecter des médicaments détournés, et tout particulièrement du Subutex[base ’] et des sulfates de morphine.
L’expérience montre que les usagers qui veulent s’injecter trouvent toujours les moyens d’y parvenir
A ce titre, nous tenons à rappeler les conséquences catastrophiques liées au Subutex[base ’] détourné de son usage, du fait de la galénique particulière de ce médicament.
Parmi les injecteurs de Subutex[base ’] et de sulfates de morphine, deux cas de figure peuvent être distingués :
- des usagers de drogues qui pourraient renoncer à l’injection en intégrant un programme méthadone adapté.
- d’autres usagers qui ne ne peuvent ou ne veulent pas renoncer à l’injection. La pratique clinique impose de reconnaître que ces patients ont besoin de traitements de substitution injectables.
Nous demandons :
- le maintien sur le marché de seringues 2cc sans graduation pour prévenir tout risque d’utilisation par des personnes diabétiques
- un accès à la méthadone à des seuils adaptés
- la possibilité pour les médecins de prescrire des traitements de substitution injectables. Quelques produits existent déjà. Il conviendrait également d’expérimenter un programme d’héroïne injectable.
- dans l’attente de ces mesures, des galéniques du Subutex[base ’] et de sulfates de morphine devraient être revus afin de réduire les dommages liés à leur injection.
Forum de discussion: 6 Messages de forum
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Lettre de l’Association Française pour la Réduction des risques
Quels sont les risques de l injection du subutex ? je n entend parler que des abces et deterioration des veines, mais qu est ce que cela veut reelement dire ? Repondez moi svp.Cela fait plus de deux ans que je m injecte mon traitement et malgre tte ma bonne volonte je n arrive pas a arreter.Je suis a 2mg par jour de subutex.Merci
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Injecter du subutex
Le subutex contient aussi de l’amidon, qui peut se déposer dans les alvéoles des poumons. À terme, cela peut provoquer de graves problèmes respiratoires.
L’amidon aurait été introduit par Schering-Plough justement pour découragement l’injection de ce produit.
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Réponse
bonjour. Je viens vers vous étant dans le même cas. Moi ça fait 5 ans et je n’arrive pas à m’en sortir. Est-ce un manque de volonté(certainement) mais je pense aussi que cela doit etre vraiment dur dur d’arreter de shoot. As-tu arrêté ? Si oui, t’as la solution miracle ?? Espere avoir de tes nouvelles. Salutations. SANDRINE
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dur tes gentil
salut drine je suis comme toi mais avec 5 annees de shoot en + etje te le confirme c’est attroce sans aide medical tu deguste. mon 1er sevrage au sub 10 jours en clinique psy. les medecin te gavent de medoc tu t’en rend pas trop compte de manque.mais c’est quand tu sort qui est dur parce qu’avec n demi d’un 8mg le 1er shoot en meilleurs que tout et là tu ne le vois meme pas arrivee que t’est dedans. ce n’est pas ta volonté qui est en cause moi c’est pareil , tu continus parce que tu sais que le manque est tres douloureux, mes 4 ans d’hero a coter c’est de la rigolade. bonne chance quand meme mec et si tu le peu jette tout ciao
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desole
desolé pour "mec" sandrine si je l’avait cette solution de bon coeur je te la donnerais . nous a bastia en 83 84 c’est ça comme amusemet tu vois, ou bien voyou et si ta de la chance tu grimpe d’echelon ou bien tox et la aussi si ta de la chance tu passe a travers les mailles de toutes ces saloperies de maladie qui de nos jours "sois disant" n’ont pas le remede definitif pour le foi hepatite C pour moi mais il y en a beaucoup d’autres et pour cette saloperies qui ne m’a pas eu mais beaucoup trop de mes ami’(e)s le sida . là dessus j’ai de gros doute mais qui je suis un camé notoire qui a du choisir ça ou ça alors tant qu’a faire me faire du bien pas faire de mal a d’autre . sex drogue et rock’n rool depuis l’age de 14 ans que je fonctionne comme ça j’en ai 38 et c’est toujours mon truc bise
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desole
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Réponse
Bonjour, J’ai été dans la meme situation que vous, cad injecteur de subutex pendant plus de 5 ans, entre 8 et 16mg par jour, et j’ai litteralemnt massacré mon systeme veineux, au bon de deux je n’avais plus aucune veine shootable sur les bras, je sui spassé aux mains, puis aux pieds, puis les cuisses. Une veine me durait rarement plus de 1-2 semaines. Concretement, avec un usage quotidien, les veines deviennet très dures, necrosés, sur une longueure de 2-5 cm a partir du point d’injection, longeur qui augmente lorsqu’on shoote en amont des zones deja abimées. Finalment les veines utilisables deviennent de plus en plus rare, elles sont parcemés de "kistes", des boules très dures et douleureuses, sans parler de nombre impressionnat d’abscès, malgrès le fait que j’utilisait que du materiel neuf, des comprimés directement sortis de leurs emballages, manipulés avec des mains nettoyés au savon et desinfectées a l’alcohol 90°, en nettoyant le point d’injection à l’alcool avant, et en utilisant un tampon sterile pour compresser, bref, les conditons les plus saines possibles. Je ne comprennait pas pourquoi mon systeme veineux se deteroirait si rapidement et intensement alors que j’appliquer toutes les mesures d’hygiene et de reduction des risques rigoureusement. Je sais aujourdh’hui que c’est simplement du aux excipients presents dans la formulation, qui sont très nocifs pour le systeme veineux. Il existe de la buprénorphine injectable,ce n’est donc pas le produit actif qui ai en cause. Je considere que c’est de la mise en danger délibéré et tout a fait evitable de la part des fabricants. Le problème aurait pu etre corrigé avec la sortie des génériques, qui malgrès leurs quantités d’excipient grandement diminuées, sont quasiment tout aussi nocifs. Malgrès les soins que j’ai appliqués, a savoir cremes cicatrisantes et decongestionnantes, anti-inflammatoires, massages reguliers, et exercie physique, les veines necrosés ne se sont jamais "reparés", meme après 5 sans aucune injection, contrairement au mythe courant "ca reviendra quand tu arretra". J’ai pu arreter les injections de sub, malgrè la difficulté extreme (je vous passe les details, vous connaisser) de se passer du geste, car mon état de santé devenait critique (abscès innombrables, mains et jambes exagerément gonflées et douleureuses, gros problèmes de circulations sanguine, phlébites à repetition, et meme une embolie pulmonaire très risquée), en passant sous méthadone. J’ai été très surpris par l’efficacité du traitement, qui doit obligatoirement etre accompagné d’important changement dans la vie de tous le sjours et d’un suivi psychologique et social poussé par une equipe compétente, et je le recommande vivement a tous ceux qui connaissent de sproblèmes du a l’injection du sub.
La moindre prise de sang est une experience traumatisante, très douleureuse et interminable (dernière en date : 2x1H30 pour 5mL de sang, mobilisant 3 infirmières et un biologiste, obligé de taper dans les petits vaisseaux des cuisses, car trop de risque en arterielle du aux phlébites), suffisante pour faire regretter ces années d’injection, pour un effet, avouont-le, pitoyable.
Sans vouloir inciter au detournement de medicament, j’ai pu constater que le skenan préparé en utilisant les stérifilt, et beaucoup moins nocif pour les veines, puisquent elles durent plusieurs mois meme dans le cas d’injections répétés sur la meme veine, contrairement au sub ou a la coke. Ca peut etre une solution pour les gens ne pouvant sincerement pas se passer du geste, avec l’aide d’un medecin compréhensif et pret à faire des effort pour demarrer une substituion aux sulfate de morphine, de plus en plus rare de nos jours, en connaissance de cause de l’injection du traitement. Très difficile a mettre en oeuvre, mais ca vaut vraiment le coup d’essayer, quitte a faire tous les docteurs du departement. Attention a ne pas tomber dans le piege de l’augmentation incontrolable du dosage, malheureusement frequent avec la morphine.
De la buprénorphine injectable serait la solution ideale, pas de degats aux veines, pas de risque d’overdose, pas de consomation excessive et incontrolable, une seule prise par jour avec un peu de volonté, et diminution notable de la "soif" de produit. Quand c’est que les responsables vont enfin cessait leur politique hypocrite et schizophrenique et proposer de vrais solutions, en ecoutant les acteurs de RdR et les principaux concernés, les usagers de traitement de substituion ? Ils savent que la RdR est la seule reponse efficace, mais ne font que le minimum pour jeter de la poussiere aux yeux.. Chaqu’un peut faire bouger les choses a son propre petit niveau.. Temoignez, exprimez vous, contactez les responsables, et faite valoir vos droits..
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dur tes gentil
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Injecter du subutex