Enquête sur les exports de sang contaminé en Tunisie
9 avril 2003 (Reuters-APM)
PARIS, 8 avril 2003 (Reuters) - Le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire pour "homicide involontaire" contre X à la suite d’une plainte déposée en novembre dernier par les parents d’un jeune hémophile tunisien mort du sida en 1989 dans son pays, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.
La victime, Abdelkader Fradi, décédé à l’âge de 19 ans, aurait reçu des produits sanguins français contaminés par le virus du sida.
Les plaignants mettent en cause l’institut Mérieux (regroupé depuis au sein d’Aventis Pasteur, une filiale à 100% du groupe pharmaceutique franco-allemand Aventis, qu’ils accusent d’avoir exporté des produits sanguins destinés aux hémophiles jusqu’en novembre 1986 en Tunisie, alors même que la France avait arrêté de les vendre sur son territoire en octobre 1985.
Cette procédure soulève pour la première fois devant la justice un aspect méconnu de l’affaire du sang contaminé, les exportations en Afrique, en Arabie Saoudite, en Grèce de stocks de produits sanguins dangereux, qui auraient provoqué de nombreux décès.
L’enquête a été confiée au juge d’instruction Marie-Odile Bertella-Geffroy, qui a mené l’enquête en France sur le sang contaminé.
Cette procédure mettant en cause trente personnes, médecins, anciens conseillers ministériels et ex-responsables de la transfusion, a fait l’objet d’un non-lieu en juin dernier, mais le parquet général s’est pourvu en cassation.
Deux autres procès se sont déjà tenus sur l’affaire en France.