Financement de la lutte contre le sida
SIDA : l’Europe des subventions
1er décembre 1995 (Migrants contre le sida)
BRUXELLES, 1er décembre 1995 (Migrants contre le sida)
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50 millions d’écus. C’est le montant proposé pour les prochains quatre ans de L’Europe contre le sida (1), programme amorcé en 1991. Le Dr Bernard Legoff, l’homme de Bruxelles chargé de la gestion du programme y a exposé à Drierbergen les nouveautés.
L’Europe contre le sida ne mentionne nulle part explicitement les migrants (2). Cette absence ne signifie pas pour autant que les communautés immigrées seraient les laissés-pour-compte du programme. La Commission européenne a déjà subventionné des projets autonomes initiés par des associations immigrées.
Il s’agit plutôt, comme l’explique Kim Mulji du NAZ Project, d’une « absence de compréhension globale », dans les stratosphères bruxelloises, des besoins des communautés immigrées face au sida. Le flou artistique reste de mise quant au sérieux et à la durabilité de tout engagement communautaire.
« Trop souvent, les programmes des migrants sont les premiers à disparaître au moment des coupures de budget », rappelle Mulji.
D’autres conférenciers, aigris par les déclarations d’intention de toutes sortes, estiment qu’en fait Legoff n’aurait « rien dit » et « attendent les actes ».
L’exigence de projets regroupant plusieurs pays membres de l’Union complique l’utilisation pourtant prometteuse du financement européen pour combler les carences au niveau national de la prévention pour les communautés immigrées (5).
En revanche, les derniers amendements visent à « renforcer » la lutte contre la discrimination, notamment par « l’analyse des situations discriminatoires », et citent le besoin d’actions « destinées à des groupes défavorisés ».
L’Europe contre le sida doit « stimuler » la prévention du sida « par un soutien aux échanges, à l’identification et à la diffusion des meilleures pratiques, à la création de réseaux », par « l’élaboration de lignes directrices et d’aide financière à des programmes ou projets pilotes », et par « la collecte et l’analyse de données statistiques et indicateurs de santé » (3).
Les crédits demandés pour 1996 s’élèvent à 9,4 millions d’écus. Dont 1,2 million pour les études épidémiologiques et la constitution de réseaux (0,2 mio en 1995), 0,5 million d’écus pour « l’information et la sensibilisation du public et de certains groupes cibles » (0,5 mio en 1995), et 0,4 million pour les « mesures destinées à combattre la discrimination » (0,4 mio en 1995).
L’élaboration de L’Europe contre le sida n’a pas été facile. Le rapport de Noël Mamère, qui en avait dessiné les grandes lignes, a suivi le chemin législatif jusqu’à son arrivée au Conseil des Ministres. « Le Conseil a tout chamboulé », déclare un collaborateur de Mamère. Les négociations, amendement par amendement, n’aboutiront probablement pas avant le 18 décembre.
Du côté du Parlement, il s’agirait d’« améliorer le texte pour faciliter l’accès » au programme pour tous les acteurs de la lutte contre le sida, migrants inclus. La Commission avait déjà renforcé la vocation du programme à la « coopération avec les ONG », insistant sur le fait « qu’il est absolument essentiel de prendre en compte les ONG dans ce contexte de travail social difficile ». Mamère déplore tout de même « l’allusion par trop timide aux ONG et aux associations de malades et leur implication dans ce programme » (6).
Déjà au mois d’octobre, le parlementaire avait critiqué la « réticence [du Conseil] à accepter une action sui generi au niveau communautaire » de santé publique, avec comme résultat que seuls les « éléments les moins contraignants et les moins imaginatifs » sortent indemnes du parcours législatif.
« La timidité du Conseil sur les points les plus importants concernant la prévention contre le sida, notamment l’usage du préservatif. Le mot posant trop de "problèmes" politiques a été remplacé par une périphrase... Ne parlons pas d’échanges de seringues ou de produits de substitution... ni de la sécurité de la transfusion sanguine. »
Le nouveau programme entrera en vigueur le 1er janvier 1996.
(1) Il s’agit du programme d’action communautaire concernant la prévention du sida et de certaines autres maladies transmissibles dans le cadre de l’action dans le domaine de la santé publique.
(2) Le programme européen de santé (1995-1999) définit dans un amendement parlementaire les migrants : « Soutien à des actions et des projets intégrés de promotion de la santé destinés plus particulièrement aux groupes dits « à risques » en raison de leur... diversités socioculturelles (migrants)... » (Journal officiel des Communautés européennes, mercredi 15 mars, 1995. Santé (94/0130 (COD)), Résolution du Parlement (1re lecture) (15.3.95-JO C 89du 10.4.95)).
(3) Détails on budget line B3-4303, section 4.1, Objectif général de l’action.
(4) Détails on budget line B3-4303, section 7.2, Ventilation par éléments de l’action.
(5) Détails on budget line B3-4303, section 9.2.c, Justification de l’action, cite explicitement comme critère de sélection pour des projets « l’examen de la "plus-value" communautaire du projet (participation transnationale, développement d’un modèle applicable dans d’autres États membres, informations utilisables dans d’autres États membres, etc.) ».
(6) Amendement N° 0709, budget ligne B3-4303, Combating AIDS and certain other transmissible diseases (C4-0300/95).
Forum de discussion: 5 Messages de forum
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SIDA : l’Europe des subventions
Bonjour ,Nous sommes une association de lutte contre le Sida basée en Afrique de l’Ouest, précisement à Dakar au Sénégal.Comment devrons-nous procéder pour bénéficier de vos aides dans l’accomplissement de nos activités de prévention sur les changements de comportements sexuels des jeunes ?
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SIDA : l’Europe des subventions
Le sida est certes une maladie qui renvoie à la représentation d’une mort certaine, mais lointaine pour ceux qui habitent les pays les plus nantis, mais très prochaines pour nous les africains subsahériens.
Vous avez peut-être envie de rire, mais sachez que la douleur qui strie le coeur d’un sidatique, au delà de son regard aux yeux mi-clos observant à la fois ses pauvres enfants innoncents et dèjà malnourris, pendant que plane sur lui l’ombre de la mort, une mort qui ne lui aura pas laissé beaucoup de temps pour approfondir sa pauvreté et mourrir en les laissant dans une incertitude des lendemains minimaux, c’est revoltant.
Si en plus, chaque fois sur internet, nous voyons des messages de gens qui prétendent mettre à la disposition de la lutte contre le sida des montants colossaux, nous n’y croyons plus, car ces fonds tombent dans les poches des femmes de ministres et autres notables de nos pays qui se complaisent à en faire un usage en dépenses luxueuses.
Où est donc cette bonne volonté d’aider l’africain à combattrer le sida.
ce vous faites aujourd’hui, vous le payerez demain, car le sida est une maladie qui peut se transmettre dans l’ignorance totale des frontières artificielles que vous occidentaux avez placées partout, continuez à le semer, vous le recolterez, et ce sera une grande moisson je vous assure.
Notre association qui voudrait mener une lutte sincère de la maladie du siècle ne semble pas trouver l’assentiment du premier venu qui n’y trouve et n’y trouvera jamais son pourboire car c’est le prix de la mort des millions de personnes.
Que dire de plus, vous êtes conscients de vos actes, changez, changes s’il vous plaît.
Homere Dilenge
Directeur Général de l’Association pour l’Encadrement des Initiatives de devellopement.
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SIDA : l’Europe des subventions
Bonjour, nous sommes une ONG de lutte contre le sida en milieu rurale. Nous souhaitons dévelloper notre structure en entrant en contact avec de grandes structures afin de nous aider à mieux s’organiser et aussi à avoir des moyens logistiques et financiers pour mieux nous dévelloper et travailler. MERCI ET BIEN A VOUS. KONE ISMAIL. 18BP 1022 ABIDJAN 18 ( cote d’ivoire).
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SIDA : l’Europe des subventions
Voudriez vous m’introduire aupres des organismes qui financent les ONG de la RDC/AFRIQUE en matiere de lutte contre le sida ?