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Forum des auditeurs : « Rien » pour les séropositifs des années 80 « à part la mort qui tendait les bras »

18 avril 2012 (papamamanbebe.net)

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Nous lisons à l’émission Survivre au sida du mardi 17 avril 2012 un message d’une auditrice :

« J’ai 56 ans et je suis séropositive depuis 1985 et comme mes autres potes séropositifs, on est encore en vie ! Mais quelle galère pour arriver jusque là, pas facile du tout. Combien d’effets secondaires, combien de changement de trithérapie ! Car maintenant on a le choix dans les molécules mais en 1985, il n’y avait rien du tout à part la mort qui nous tendait les bras. Mais comme je ne vais pas dans les bras du 1° venu j’ai attendu des bras meilleurs ! Enfin quand je dis meilleurs, c’est vite dit... Kaletra, Zérit and co, ce n’est pas la joie. Mais on ne faisait pas la fine "gueule" nous ! Et ces médecins, quelle patience et quelle volonté pour nous faire tenir debout. En plus d’avoir le VIH comme colocataire, le VHC c’était invité à la partie, comme ça, sans rien demander. Ces deux mauvais colocataire, ils sont toujours en train d’essayer de nous "baiser". Ils ont décidé de rester à vie, comme ça. Sans aucun bail, ni consentement de ma part. Mais le VHC je l’ai viré et je lui en fait voir des misères ! Un coup de seringue d’Interferon, un coup de Pégasus et hop je t’asticote, je te torture jusqu’à ta mort espèce de VHC ! ( j’ai volontairement oublié les noms de la bithérapie pour le VHC ) Bon, si vous voulez que je continue mon histoire, dites-moi comment je dois faire et allons-y gaiement ! Bises, Nic. »

Sandra : Cette personne a déjà participé à l’émission Survivre au sida quand Reda présentait l’émission. Donc là, elle a envie de participer au mémoire des années 80 proposé par Nadine.

Ali : C’est un témoignage qui m’interpelle pour la simple et bonne raison c’est que, la contamination en ce qui me concerne, elle s’est faite à peu près à la même période. On a de moins en moins de témoignages de personnes qui sont contaminées depuis plus de 15, 20 ans. Parce que, malheureusement, il y en a beaucoup qui sont morts et là, en l’occurrence, elle parle des premiers traitements, des gens qui étaient ni plus, ni moins que des cobayes tout ça et tout. C’est ce qui m’a donné beaucoup à réfléchir et à beaucoup m’informer concernant les traitements. Ces dernières années c’est beaucoup mieux. Mais en revanche, c’est vrai que quand on parle de cette époque, peu de gens réalisent à quel point c’était une situation complètement farfelue, complètement dingue, un virus inconnu qui apparaît et sexuellement transmissible. Après il y a eu l’affaire du sang contaminé. C’était les toxicomanes en premier. Enfin voilà, tout l’historique du VIH et d’avoir quelques personnes comme ça qu’on malheureusement vu dans leur entourage des personnes décéder ou dépérir avec le virus et en même temps avec les effets secondaires des traitements. C’est bien de le rappeler de temps en temps parce qu’il y a quand même quelques milliers de personnes qui sont mortes pour que les traitements actuels soient efficaces. Dieu merci quoi.

Sandra : Greg, que penses-tu du message de Nic ?

Greg : J’ai un vécu un peu différent. J’ai été renversé par une voiture et c’est comme ça que, à l’hôpital, j’ai découvert que j’étais séropositif. Mon grand péché c’est que je ne suis pas très réfléchi. Mais c’est vrai, au début le traitement c’était très lourd. C’était beaucoup. C’était vraiment une galère de le prendre. Faut prendre à certains moments avec le repas. C’était vraiment galère. Les progrès, c’est énorme. Mais je ne sais quoi faire. Moi j’ai des difficultés, je vis certaines choses très mal. J’avais une copine qui est restée avec moi 18 ans etc. C’était vraiment la galère. Je ne sais quoi dire. Je n’ai pas tout compris je crois. Je ne sais même pas ce que c’est le VHC.

Sandra : C’est l’hépatite C.

Greg : Ah ! Ok.

Ali : J’en profite pour dire parce que, quand on parle d’IST (Infections Sexuellement Transmissible) ou de MST (Maladie Sexuellement Transmissible), quand on dit telle personne n’a pas d’autres IST, il en existe un paquet. Mais en l’occurrence l’hépatite C n’est pas une maladie sexuellement transmissible. Il y a peu de gens qui le savent, même des personnes séropositives, il y a très peu de gens qui le savent. Donc c’est bien de le rappeler.

Sandra : Tina, que penses-tu de l’initiative de Nadine de réaliser un mémoire des années 80 ? Donc Nadine qui est correspondante aussi du Comité des familles à Toulouse.

Tina : Bien sûr c’est un super projet. Vraiment absolument génial. D’ailleurs l’émission Survivre au sida a souvent justement été dans ce sens-là. Et donc que Nadine, qui elle-même a vécu cette même galère prenne l’initiative alors qu’elle se bat au quotidien pour sa santé, je trouve que c’est vraiment une preuve de courage et extraordinaire quoi. Franchement, qui mieux que Nadine qui peut faire ça ? J’espère qu’elle trouvera beaucoup de témoignages. Je pense que ça va bien marcher comme on le voit, tout de suite les gens ont réagi quoi.

Sandra : Chers auditeurs, si vous souhaitez prendre la parole, soit pour participer par exemple au mémoire des années 80 ou bien sur un autre sujet, répondre aux messages que vous avez entendus ou si vous avez un sujet dont vous souhaitez parler, vous pouvez le faire sur le forum du site survivreausida.net

Transcription : Sandra JEAN-PIERRE