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France Lert à Claude Evin : « Le Méga couscous des familles vivant avec le VIH est un sujet de santé publique »
7 décembre 2011 (lemegalodon.net)
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Sandra : On va parler du Mini couscous des familles vivant avec le VIH. Un couscous pour 80 personnes à Saint-Denis. Ca s’est passé samedi 3 décembre 2011. Comment ça s’est passé ? Direction Saint-Denis avec Ousmane.
Début du son.
Ousmane : Carrément dans l’ambiance du Mini couscous. Je vais demander peut-être à notre ami grand frère Yann, de nous dire quelques mots, avec la musique qui passe. Je peux te prendre quelques mots ?
Yann : Bonsoir, bonjour. C’est, pourquoi je suis là c’est ça ? Je suis là pour la joie et la famille qu’on retrouve en banlieue, pour le mélange. Aussi parce qu’il y a beaucoup d’élus qui sont venus et franchement, ça nous fait un plaisir énorme au Comité des familles. Je pars avec une boule d’espoir. Il y a le député Brouezec qui était là, qui nous a promis de nous entendre sur la Plaine Commune. Il y a effectivement, monsieur Bali Bagayoko qui a fait des promesses. Donc j’espère que ça ne va pas tomber à l’eau. Je suis certain que Saint-Denis nous accompagne et nous soutient. Et je voudrais aussi remercier toutes les mamans, tous les papas, les enfants qui sont venus en grand nombre aujourd’hui, en attendant le mois d’octobre, pour le gros Méga couscous. Merci à tous.
Ousmane : Comment tu as trouvé le couscous ?
Marie : Très bien. Je m’appelle Marie et donc, je suis venue à cette invitation et j’en suis ravie. Je fais partie du Comité des familles et je voudrais que ça se renouvelle souvent.
Bertie Ernault : Vraiment une très belle journée, une bonne ambiance, un vrai moment d’échange, de rencontre et de partage qui laisse présager des beaux projets d’avenir pour l’équipe du Comité des familles et la ville de Saint-Denis. Donc moi, je me présente, je suis Bertie Ernault, je suis directeur de la jeunesse. A la fois vous avez là le professionnel mais vous avez aussi l’homme et ses valeurs.
Ousmane : Qu’est-ce que tu penses de la fête d’aujourd’hui ?
— Je suis très content. C’est bien. C’est ma première fois. Tout va bien. Le couscous est bon. On a bien mangé, le gâteau. Merci beaucoup.
Fatima : Je m’appelle Fatima, je suis là parce que ma soeur organise. Elle est directrice du centre Pleyel. Je rencontre des gens super sympas. J’ai envie de créer un petit bébé, maison des familles dans ma ville. Donc, il y a des possibilités pour que je reprenne contact avec le fondateur.
Ousmane : Monsieur le président, est-ce que vous pouvez nous dire ce que vous pensez de cette journée ?
Reda : C’est bien beau d’interpeller les élus par rapport à l’urgence, mais il faut aussi rappeler l’histoire du sida en banlieue. Beaucoup d’élus ont laissé faire alors que des médecins se mobilisaient, alors que pleins d’autres gens se mobilisaient. Je pense que l’interpelation doit aussi porter là-dessus. C’est ça le devoir de mémoire et c’est la raison d’être du Méga couscous, au-delà de faire la fête, c’est aussi de rendre hommage.
— La journée aujourd’hui c’est très magnifique. Je suis très contente de la journée d’aujourd’hui. C’est le Mini couscous, pour le Comité des familles.
Tina : Moi j’ai beaucoup aimé cet événement parce qu’on voit qu’on trouve de la solidarité parmi les personnes qui ne vivent pas forcément avec le VIH, mais qui sont sensibles et qui sont venues pour nous aider, pour nous ramener des gâteaux. On aurait pu faire un mariage aujourd’hui, tellement ils avaient envie de nous montrer qu’ils sont là. Je pense que c’était une super fête, avec des partenaires, faire un Mini couscous ou un Méga couscous avec des partenaires c’est génial.
Fin du son.
Sandra : Eh bien à entendre ces personnes qui viennent de parler, on dirait que c’était un événement à ne pas manquer. Tina, tu confirmes ?
Tina : Oui, c’était vraiment une belle fête.
Sandra : Est-ce qu’il y a un moment fort qui t’a marqué lors de ce Mini couscous ou un message qui est ressorti de cet événement ?
Tina : Je pense que, pour ce Mini couscous, il y avait spécialement un soutien de nos partenaires de Saint-Denis qui étaient très présents. Je pense que les membres du Comité des familles étaient contents, soulagés aussi, parce que, c’est quand même un soulagement quand il y a de l’aide qui vient de l’extérieur. D’autres personnes qui préparent des choses, des gâteaux, de se sentir entendues et reconnues et de voir que, sur Saint-Denis, en tout cas, on peut dire que les élus, ils se déplacent et ils sont venus. Il y avait plus de 6 adjoints au maire qui étaient à ce Mini couscous et ça fait plaisir.
Sandra : France Lert, en mars 2010 vous avez participé à une émission Survivre au sida et vous avez parlé du Méga couscous des familles vivant avec le VIH, celui qui a eu lieu le 20 mars 2010, à Saint-Denis, qui avait réuni 600 personnes. Vous avez dit : « Les personnes nouvellement infectées qui peuvent se sentir complètement isolées, montrer qu’il y a du lien social et une ambiance festive autour de la question du VIH qui est porteuse… Il y a un espoir aussi, que ce n’est pas cette ambiance morose de la maladie. Et surtout, qu’on n’est pas tout seul et aussi que l’expérience passée n’a pas été oubliée. » C’était un commentaire que vous avez dit, une réponse à la question, pourquoi est-ce que le Méga couscous a son importance. Tina, peux-tu me dire si l’ARS, l’Agence Régionale de Santé, soutient ce type d’action, le Méga couscous des familles ?
Tina : Non, ça fait déjà depuis plusieurs années que l’ARS ne souhaite pas du tout soutenir cet événement et ils ne comprennent pas. Pour eux, ce genre d’événement n’apporte rien en matière de santé publique.
Sandra : France Lert que diriez-vous à Claude Evin, qui est directeur générale de l’ARS, est-ce que le Méga couscous c’est de la santé publique ou c’est autre chose ?
France Lert : Les études épidémiologique qui étudient les liens entre l’environnement social des personnes et leur état de santé, sont très claires. C’est-à-dire que, la qualité du lien social, l’intensité du lien social est associé à l’état de santé. On l’a montré dans la population générale. Nous, on l’a montré dans notre équipe, parmi la population, on a montré que, l’étendue du lien social est lié à leur état de santé. On vient de remontrer dans un article qui a été publié dans American journal of epidemiology, dans la population de la cohorte anglaise, et à l’intérieur de la population vivant avec le VIH, il y a un certain nombre de résultat qui vont dans ce sens. Dans l’étude VESPA qu’on est en train de faire actuellement et dont les résultats, j’espère, viendront au cours de l’année 2012, on a choisi de nous centrer sur cet objectif, parce qu’on sait que les personnes qui vivent avec le VIH, sont des personnes qui sont souvent isolées, pour des raisons variées. Les traumatismes de l’existence, la migration, la perte d’un conjoint, la perte d’un partenaire. Et donc, ça nous intéresse particulièrement de, d’étudier le lien entre l’environnement social et l’état de Santé, la mortalité, enfin, en l’occurrence dans l’enquête VESPA, ce ne sera pas la mortalité, mais on l’étudie dans la mortalité. C’est un champ de recherche très important, qui est porté par de très nombreuses équipes dans le monde. Donc oui, c’est un sujet de santé publique.
Sandra : Donc Claude Evin, l’ARS ont tout intérêt à soutenir le Méga couscous des familles ?
France Lert : Entre autres oui.
Transcription : Sandra JEAN-PIERRE